Live report, Motocultor 2019

Live report, Motocultor 2019

15 août 2019 0 Par Chacha

 

Nous voilà déjà au week end de l’assomption, que le temps passe vite ! Qui dit week end du 15 Août, dit Motocultor festival, non non, ce n’est pas un festival de tracteurs ou autres tractopelles, quoique, nous en aurions eu bien besoin, d’un tractopelle rempli de copeaux de bois afin d’absorber les flaques de boues dispersées sur tout le site… Et oui, l’adage bien connu « il pleut toujours en Bretagne » paraît vrai, ou es-ce peut être un manque de chance… Premier Motocultor pour moi, et premier (depuis longtemps) sous la pluie, en enfile son sweat à capuche et en avant !!!

Le site à taille humaine est simplement décoré, avec deux scènes sous chapiteaux, la Massey Ferguscene et la  Dave Mustage, une scène extérieure un peu plus loin et accueillant les groupes plus extrêmes, j’ai nommé la Supositor Stage.  Il y a quelques pneus posés par ci par là, servant de banc façon « fermier », des tables et bancs de bois, près des stands de nourriture, d’ailleurs, plutôt bonne avec un choix de mets vegan plutôt large, ramens, falafels, burgers, hot dogs, plats du jour, la régalade !

Pour la première fois cette année, pour sa douzième édition,  le Motocultor se déroule sur quatre jours, l’organisateur ayant décidé de mettre la Bretagne en avant par l’ajout d’une journée sur des notes de musique celtique/médiévale/folk !

Retour en écrit et en images sur ces quatre jours placés sous le thème des riffs bien saturées et autres douces mélopées…

 

 

JEUDI, JOUR 1

En ce premier jour de festival, les nuages gris nous accompagnent, mais, faut pas tiser, on a plein de choses à faire! Après avoir récupéré mon pass photo, j’entre enfin sur le site.

Pour cette journée médiévale, le Motocultor a fait venir plein d’artisans, des forgerons, des créateurs de costumes ou autres bijoux, une très belle visibilité pour ces artistes plein de talent.

Place maintenant à la musique, aujourd’hui, seules les deux scènes couvertes seront exploitées.

Après un changement de running order, c’est Corvus Corax qui ouvrent le bal, ce groupe rempli de testostérone et d’énergie communicative. Tels des guerriers moyenâgeux par leur tenue, les musiciens arborent sur scène des instruments traditionnels tels que cornemuse, flûte, binious et autres tambours. Surement un des groupes les plus attendus en ce jour, de mon côté, et je ne suis pas déçue.

S’en suit, tel un rituel de sorcellerie, le set de Stille Volk, l’ambiance est assez prenante, envoûtante… J’aime particulièrement le son de la vielle à roue et du bouzouki qui sonnent très bien à mon oreille… fin du rituel d’invocation.

S’il y a bien un précurseur dans le monde de la musique celtique en Bretagne et dans le monde entier, c’est bien Alan Stivell. Apres 25 ans de carrière derrière lui, muni de sa harpe légendaire, il sait comment harponner la foule avec son chant Breton.  Il est l’auteur-compositeur original du titre on ne peut plus connu « Tri Martolod », reprise par la suite des dizaines de fois, notamment par le Groupe Eluveitie, qui jouera d’ailleurs un peu plus tard ce soir. Un évènement qui aurait été dommage de manquer, vu la rareté de Mr Stivell sur scène.

Place à la Dave Mustage et son opéra rock celtique, j’ai nommé la troupe d’Excalibur, qui fête ce soir ses 20 ans de carrière, mais sa première montée officielle sur scène. La scène est habillée d’une belle avancée, jusqu’au milieu de la fosse, quelques flammèches par ci-par-là, ce qui rend l’accès aux photographes assez difficile, mais passons. Le set est assez varié, passant du chant rock au chant lyrique, accompagné d’un orchestre (que l’on n’entendra pas assez bien à mon goût). De nombreux invités et musiciens de renoms se relayent sur scène, comme Martin BARRE (JETHRO TULL) ou même Bob et Jesse du groupe SUPERTRAMP. Quelques danseurs et danseuses celtiques viendront donner du rythme visuel également.

La première partie du set m’a vraiment emmenée dans leur univers, ce qui n’est pas le cas de la seconde (deux sets d’1h15/30 environ), cette dernière, en hommage à la légende du roi Arthur, a du mal à tenir sur la longueur, le blabla entre les chansons casse complètement le rythme, il est possible aussi que la fatigue se faisant sentir un peu, n’aide pas.  Je pense honnêtement qu’un seul set d’une heure et demie aurait suffi, surtout dans les configurations d’un festival… A voir peut être en salle.

Rien de mieux qu’Eluveitie pour terminer cette belle journée. Ce groupe habitué du Motocultor est de loin, le plus « extrême » dans la programmation aujourd’hui, car chant guttural et riffs assez vénères. C’est fluide, ça fonctionne telle une horloge suisse, malgré un son assez brouillon. Les instruments comme la mandoline, harpe et autre cornemuse sont toujours de sortie, la voix claire de la chanteuse Fabienne Erni et le chant plus « couillu » de Chrigel Glanzmann se marient parfaitement bien.  Le set se terminera sur la version Metal de « Tri Martolod », j’ai nommé le titre le plus célèbre du groupe: « Inis Mona » (ça y est, vous l’avez dans la tête? Je le savais!).

 

 

VENDREDI, JOUR 2

Nous voilà arrivé Vendredi, jour 2 et les choses sérieuses commencent vraiment, temps pluvieux toujours à l’horizon, mais du gros son en prévision pour réchauffer les cœurs.

Mars Red Sky ouvrent le bal, avec un son stoner plutôt efficace pour réveiller les esgourdes. Bizarrement, le les ai déjà vus en salle et trouvé ça un peu mou, par contre ici, au Motocultor, ça passe crème, première bonne surprise!

On reste dans la même veine avec le groupe Oak’s Crown, sous la Massey Ferguscene et leur mélange de stoner/sludge des plus efficace. Leur set bien lourd accompagnent les gros nuages gris sur nos têtes, un côté apocalyptique des plus appréciable.

S’en suit THE groupe qui m’a donné envie de couvrir cette année le festival, Les Suédois de Mustasch! Comme attendu, nous sommes face à un son heavy rock bien lourd. Le quatuor est mené de main de maître par leur charismatique leader Ralf Gyllenhammar! Ils ne manquent pas d’humour concernant leur mise en scène, entre le chanteur et le bassiste Mats « Stam » Johansson qui se battent pour une bouteille de jack daniel’s. Le public des premiers rangs d’ailleurs, se verra arroser de cette dite substance, ça c’est rock’n’roll! Setlist courte mais parfaite avec les plus grands succès du groupe comme « Bring Me Everyone », « Libertà » ou le sublime « Thank You For The Demon ». Pour terminer par « Double Nature ». Fan inconditionnelle, j’en veux ENCORE!!

J’ai pu les rencontrer lors de la séance dédicace, Ralf ayant du mal à tenir tranquillement assis, complètement surexcité en chantant des louanges comme « heyyy I’m so sexyyy for you babyyy » « It’s only Rock’n’roll » l’effet de MR Jack D’? Très probablement! ENORME

Petite pause post Black Metal bien planante avec les Lithuaniens d’Au-Dessus, set qui se marie parfaitement avec l’ambiance climatique nuages + vent, décorum toute en simplicité accompagné de lumières bleutées. Leur passage sur scène n’a pas de mal à m’entraîner dans leur univers, pourtant, loin de mes habitudes de sortir de ma zone de confort heavy/hard rock. Envoûtant!

Voilà que les Français de Not Scientists entrent sur les planches avec leur punk rock à la californienne, entrainant et mélodieux et bon rythme soutenu, qui donnera l’occasion au public de fanfaronner, wall of death et circle pit sont de la partie, tout le monde est enfin bien réveillé. Vu le petit vent frais, il faut bien se réchauffer un peu.

En parlant de vent, il est temps d’arpenter la scène extérieure de la Supositor, devant un show d’Iron Reagan tout en énergie, très communicative d’ailleurs. Big up à la sécurité, toujours à l’affut pour récupérer les troupeaux de slameurs sauvages, très nombreux ici!  Il faut dire que ce son crossover Thrash s’y prête quand même très bien. Municipal Waste/Iron Reagan, même combat!

On va rester sur une bonne notre de thrash old school, avec les vétérans de Death Angel sous la Dave Mustage, set multivitaminé, qui ne traîne pas sur la longueur. Le groupe est là pour réveiller les dernières âmes endormies et le font savoir! Puissant!!

S’en suit un nouveau passage sur la scène Supositor qui accueille cette année, le groupe Suédois Tribulation, après n’avoir entendu que du bien sur ces musiciens difficilement classables, oscillant entre Black Metal, Goth’n’roll et Heavy Metal, est en train de me donner une claque monumentale! Ce set est terriblement efficace, malgré le vent, c’est lourd et technique, c’est aussi visuellement très beau à regarder! Le guitariste Jonathan Hultén  ( qui m’aura mis le doute jusqu’à la fin… homme ou femme?) m’envoûte par son jeu de scène et son maquillage bien witchy, cabrioles et pas de danse sont ses marques de fabrique! Il me tarde de les revoir en salle, vraiment magique!

Retour sur la scène principale pour le groupe culte du Death Mélo, j’ai nommé les Suédois de Soilwork. L’ambiance est lourde, le tempo, marqué par les blasts de Bastian à la batterie, est soutenu. La fosse est chaude comme les flammes de l’enfer, set carré et fluide! PUISSANT!

Les groupes se suivent, mais ne se ressemblent pas, place maintenant aux Allemands de Kadavar qui nous offrent sur un plateau doré, un Stoner, teinté d’un son psyché très 70′s lourd et intense. Le trio sait mettre son batteur, Christoph « Tiger » Bartelt très en valeur, placé tout au milieu et au-devant de la scène, qui frappe sur ses futs, cheveux aux vents. Ses confrères ne sont pas en reste et accumulent les prouesses techniques toute en énergie.  Ambiance très chaude aussi par le visuel, teinté de lumières blanches et stroboscopes rouges. En conclusion, toujours aussi prenant, autant par leur musique que leur jeu de scène.

C’est maintenant au tour d’Hypocrisy, menés par leur génie de leader Peter Tägtgren de fouler la scène D. Mustage, un des seuls concerts où, de mon avis perso, j’ai trouvé le son brouillon du début à la fin. C’est d’ailleurs bien dommage de ne pouvoir apprécier à sa juste valeur ces mélopées Death Metal mélodique, les conditions climatiques jouant surement en leur défaveur, il me tarde de pouvoir les voir en salle, même si je préfère quand même le second groupe de Peter, j’ai nommé « PAIN », je dois bien l’avouer.

Il est temps de prendre mon courage à deux mains, et braver la pluie sur la scène extérieure, pour le set de Gaahl’s Wyrd. Pluie et lune commençant à faire leur apparition dans le ciel noir, ce qui ajoute une part de mysticisme, à ce son black metal très efficace, lourd et planant. Etant novice dans cet univers assez sombre, c’est encore une très bonne découverte. Gaahl a comme habitude de regarder son public/ses photographes droit dans les yeux, j’en ai encore quelques frissons. Mais malheureusement les conditions climatiques force le groupe à terminer le set 15 min en avance, car la pluie, tombant directement sur la scène, a inondée une partie du matériel. Les techniciens ont du par la suite bâcher quelques amplis/retours… Car mère nature n’a pas fini de faire des siennes.

Enfin à l’abri sous la Mustage, me voilà devant un show de Nofx aux petits oignons, comme seuls eux savent le faire.  Fat Mike entre sur scène habillé d’une petite nuisette rouge et cheveux bleu fluo, une bouteille à la main. Lui et ses compères nous offrent du Punk Rock explosif, qui sera accueilli plus que chaleureusement par les spectateurs, faisant voler verres, pichets et autres pintes de bière dans les airs. Bref, la grosse poillade, du Nofx quoi! Aux champs Elysées patam patam tam… (Comprendrons qui pourront)

Rien de mieux pour terminer cette journée bien chargée, avec les trublions Norvégiens de Turbonegro.  Maquillés comme à leur habitude, leur mélodie Punk Rock/Death Punk nous explose à la figure telle une tornade, le groupe sait comment mettre le public dans sa poche avec des titres hyper fédérateurs comme « Get It On », « City Of Satan » ou « All My Friends Are Dead », ça dégouline de rock’n’roll et c’est tout ce qu’il fallait pour clôturer ce Vendredi !

 

 

SAMEDI, JOUR 3

Les jours se suivent et se ressemblent, en tout cas niveau climat, ambiance toujours aussi apocalyptique avec un ciel presque noir, une tempête étant prévue sur St Nolff en soirée, on entre dans ce troisième jour boueux à petits pas pour éviter de glisser. La musique sera là pour réchauffer les âmes, hey ho, let’s go!

On ouvre le bal avec les Russes de Nytt land qui nous offre un set très shamanique,  comme un rituel, seuls deux membres sur trois sont présents sur scène, leur batteur étant absent au bataillon. Ils utilisent ici des instruments traditionnels, mais malgré la beauté de leur mélodies, les musiciens n’arrivent pas à me réveiller complètement, le set manquant à mon goût un peu de relief, trop de samples,  toutefois, c’est très beau à voir sur scène, les lumières et le make up aidant.

Moment très attendu de mon côté, voici que les Brestois de Shadyon prennent possession de la Massey Ferguscene avec leur Heavy Metal progressif, menés par Emmanuel Creis au chant. Techniquement impeccables, envolées lyriques, riffs efficaces, scène qui se remplira jusqu’au dehors tout au long du set. Grande performance pour un groupe malheureusement pas assez connu à mes yeux, ils ont pourtant tourné au Brésil aux côtés du groupe Evergrey, entre autres, Pas mal non? Quel plaisir de les voir sur une aussi belle scène,  les suivant depuis leur débuts! Pourvu que ça dure! Prochain objectif: Hellfest?

Le vent commence à souffler très fort à l’extérieur du chapiteau, quand les Canadiens de Cancer Bats foule les planches de la Dave Mustage. Le chanteur Liam Cormier est tout simplement placé sur ressort, courant de gauche à droite de la scène! Les « Chauve-souris cancéreuses » nous offrent un set technique, énergique, le public est on ne peut plus encouragé par les hurlements du leader et explose de tous les côtés, quand Liam souhaite « bon matin tout le monde ». En conclusion: décapant!

Changement total d’univers avec les Belges de Wolvennest. Les musiciens abordent ici des mélodies Sludge Atmosphérique voir rock ambiant, avec la très envoutante Sharon Shazzula au chant, accompagnée de son instrument, j’ai nommé le theremine. Le groupe n’arrivera pas complètement à me faire adhérer à leur univers à tendance psyché, car set un peu trop linéaire, traînant un peu sur la longueur. Les membres ont, j’ai l’impression, du mal à rentrer en communion avec le public, jouant entre eux seulement sans se soucier du reste. Toutefois, très beau à voir sur scène du aux lumières et décorum, composé de cierges, crânes fumants, encens, tout cela sur un hôtel placé au centre de la scène et quelques éléments parsemés aussi un peu partout. Sympa, mais sans plus.

Les copains me faisant les louanges depuis des mois, concernant le groupe Harakiri For The Sky, Je me suis laissé tenter. Les musiciens jouent ici dans le courant Post Black Metal et nous offrent un set entre mélancolie et puissance, qui ne tardera pas à accrocher le public, certains headbanguent, certains pleurent,  d’autres seront plus concentrés sur la technique haute voltige des musiciens et le chant écorché du leader Michael « JJ » V. Wahntraum. Pas vraiment ma tasse de thé habituellement, mais je passe un très bon moment.

Passer du Black au Heavy Progressif, c’est aussi un peu ça, la magie du Motocultor, et c’est bien le cas ici avec les gais lurons Suédois de Freak Kitchen, qui jouent aujourd’hui avec des instruments prêtés à la dernière minute, car les leur se sont perdus quelque part dans un aéroport. C’est toujours aussi fun, comme un bol de fraîcheur sur cette programmation assez extrême,  Christer (basse/cœurs) est armé de son légendaire casque (d’aviateur?) et sort ses plus belles grimaces et autres joyeusetés qui le caractérisent, le chanteur Matthias a la banane jusqu’aux oreilles! Un groupe heureux d’être là, leur bonheur est d’ailleurs assez communicatif! Explosif passant du Heavy au Jazz ou à la Pop et ambiance complètement délurée, comme on aimerait en voir plus souvent ! ENCORE!!

Après avoir dégusté un bon verre de cidre, je retourne sous la Massey Ferguscene pour The Night Flight Orchestra, supergroupe alliant des membres de Soilwork (ayant joués la veille), Arch Enemy et Mean Streak. Vous vous attendiez à du Death Mélodique bien lourd? Eh bien non, mauvaise pioche! Les musiciens abordent ici un son hard FM quelque part entre les 70′s et les 80′s, ça parle d’aventures spatiales (on s’en doutait) et autres conquêtes amoureuses, ça groove, ça swingue et ça chante et joue divinement bien! Quelle puissance! Le groupe est accompagné par deux choristes hôtesses de l’air, bienvenue sur la compagnie « Night Flight to Motocultor », et prenez cette claque en pleine face, sans escale! C’est kitsh, il manque juste les boules à facettes, mais c’est grandiose! Je n’étais pas la seule à danser dans la fosse d’ailleurs! MA PLUS GROSSE CLAQUE et découverte sur ce festival! Puis je ne peux le nier, les hommes  en costard 3 pièces, rien de plus badass! On peut recommencer? Je n’étais pas prête ! Claque autant visuelle que musicale! A revoir en salle, le plus vite possible!

Une foule conséquente s’est regroupée devant la Mustage pour les Islandais de Solstafir.  Leur son tantôt rock’n’roll, tantôt atmosphérique, sous une pluie de lumières bleues (photos à l’appui), ce qui ne facilite pas les prises de vues,  je me laisse toutefois facilement emporter et leur musique m’emmène en voyage dans des contrées froides lointaines, au milieu de la nature sauvage. Envolées sublimes et riffs ravageurs, une expérience à part entière, à consommer sans aucune modération!

Changement complet d’univers avec mon retour sur la Supositor, sous des averses de pluie, pour le set tant attendu du groupe Polonais MGLA (à prononcer mgoua). Les musiciens nous jouent ici un son provenant de la nouvelle vague du Black Metal, vêtus tous de cagoules et capuches noires, parfait pour affronter le climat dévastateur de St Nolff ce soir-là. Des lumières bleues subliment leur effets de scènes, pourtant simples, les membres restent statiques, immobiles, ce qui pousse le public et moi-même à ce concentrer uniquement sur leur musique, qui, à mon grand étonnement, m’emporte complètement à en avoir des frissons. C’est sombre et mystérieux, ça attise la curiosité et mes oreilles pourtant peu habituées, et me donne envie d’écouter leur album et même les revoir en live avec plaisir ! Sublime découverte, encore une fois!

Comme une petite touche de Folk Metal festif ne fera jamais de mal dans un live report, Je file à l’abri sous la Dave Mustage pour les Finlandais de Korpiklaani. Tout le monde a la banane, ou la pêche au choix, que ce soit sur scène ou dans la fosse, Jonne Järvelä (chant) paraît sobre, ce qui est étonnant vu le nombre de fois ou j’ai entendu à droite, à gauche « oh, le chanteur il est toujours défoncé sur scène! Blah blah blah… » Oui, malgré de nombreuses occasions, c’est la première fois que je profite de ce groupe en live, et je suis agréablement surprise, Tuomas au violon, est un tueur et tous les autres musiciens aussi ne sont pas en reste. Korpi, ce n’est pas qu’un groupe « à boire », c’est bien plus profond que ça, plus technique, ça parle aussi d’odes à la nature, de dieux païens et c’est tant mieux ! Bon, ils joueront tout de même LE titre prônant Melle Houblon: « Beer Beer », parce que faut pas déconner! Vraiment très sympa!

Déception, parce que mère nature en a décidé ainsi, pas de Marduk car tempête de pluie malheureusement, le matos ayant déjà pris cher devant MGLA, bon, ce n’est que partie remise.

On termine donc cette journée du Samedi avec le groupe Suédois de Death Mélodique At The Gates, les riffs sont puissants, la voix de Tomas bien écorchée comme il faut, prestation sans bavure. L’assemblée massée sous la Mustage est on ne peut plus réceptive et bat de la nuque en headbanguant à l’unisson, horns up dehors. Une heure de concert durant lequel les trois derniers albums de la formation seront fortement représentés.

 

 

DIMANCHE, JOUR 4

Mais que vois-je? Quel est ce rond jaune/oranger qui brille dans ce ciel ci bleu? Mais, mais c’est ce satané soleil, qui nous aura fait faux bons les 3 premiers jours du festival, oh oui, tu m’avais manquée mon amie vitamine D!

Profitons de la musique donc, sous le soleil, ça va être une belle (mais fatigante!) journée, téléobjectif sur le dos, c’est parti pour ce dernier jour qui s’annonce Metallique à souhaits!

On ouvre magnifiquement bien cette journée avec les Australiens de The Lazys, qui se trouvent entre The Darkness et AC/DC, ils mélangent Blues et Hard Rock d’une des plus belles des façons! Matt Morris à la guitare se déplace de gauche à droite, de droite à gauche, sautille tel un Kangourou et multiplie les grimaces devant les photographes,  lorsque la voix toute en puissance de Leon Harrisson résonne sous la Mustage! Les autres musiciens, plus discrets, affichent un sourire jusqu’aux oreilles eux aussi! Je suis joie devant ce concert si endiablé, qui ne mettra pas longtemps pour me réveiller, pile poil ce qu’il fallait! LET’S ROCK GUYS!!

C’est alors que le Québec est mis à l’honneur avec les punks Straight Edge de Get The Shot pour une tornade d’énergie Hardcore comme on en voit trop peu. Les musiciens touchent leur bille chacun dans leur domaine, mais alors, le chanteur Jean Philippe Lagacé sort clairement du lot, cette boule d’énergie qui ne se contente pas de rester seulement sur scène, et passe la moitié du set directement devant la barrière de sécurité ou directement dans la fosse.  Et le public devient fou, il fallait bien s’y attendre! C’est technique, ça hurle, ça bouge, sans aucun répit, complètement convaincue alors que je ne suis pas très amatrice de Hardcore hurlant d’habitude! LA CLAQUE!

Changement total d’univers avec mon seul passage en Supositor en de ce dernier jour, pour assister au concert du groupe Hate. Les Polonais nous offrent ici un set Black Metal bien lourd, visages maquillés de noir et blanc, sous le soleil de St Nolff. L’ambiance et les mélodies me rappellent un peu, voir beaucoup l’univers de Behemoth. En gros ce n’est pas trop ma tasse de thé, mais assez joli visuellement.

A peine sorti du pit photo, je suis en route vers la Ferguscene pour découvrir les Japonais de Vampillia. Groupe inclassable musicalement, car un mélange expérimental de Post Hardcore, Black, Metal Atmosphérique, Noise et beaucoup de musiciens sur scène, claviériste, violoniste en plus des instruments que l’on voit de base (batterie/guitare/basse). Le chanteur est assez fou et communique parfaitement son énergie sans limite, au public qui reste subjugué. Petite surprise made in Motocultor, l’entrée de Neige (Alcest) sur le côté droit de la scène, au bout du 3ème morceau.

S’en suit une ambiance tantôt sombre, tantôt festive avec les Français de Pensées Nocturnes. Le groupe nous propose ici un Black Metal festif, mêlant chant guttural et vocalises d’opéra, riffs saturés et blasts rapide avec le son de la trompette. Tous maquillés en clown tristes, avec des lumières plutôt chaudes (orange/rouge) et lance fumée placés de part et d’autre de la scène, je me prends une claque autant visuelle que musicale ! Quelle originalité, une jolie pépite à revoir sur scène au plus vite !! DECADENT !

Retour dans les 70’s (bon, je n’étais pas encore née) avec les Rockeurs Psychédéliques Islandais de The Vintage Caravan. Leur musique est teintée de Blues/Hard rock, et malgré le fait que ces petits génies vivent dans des contrées froides lointaines, ils savent comment réchauffer une foule, bien massée (humhumm) sous la Massey Ferguscene ! Le trio a le sourire jusqu’aux oreilles, Óskar Logi Ágústsson (chant/guitare) harangue la foule en multipliant grimaces derrière son micro, un petit groupe qui monte, qui monte, et c’est GRANDEMENT mérité, troisième fois que je les vois, troisième claque ! ENCORE, ENCORE !!!

Faisant place maintenant, aux Italiens d’Ufomammut. Leur son oscille entre Doom, Sludge et Stoner psychédélique, la basse est lourde, le chant peu présent, l’ambiance est feutrée. Les musiciens usent de leur technique implacable, c’est précis et bon sang, ça envoie ! Pourtant, le chapiteau a un peu de mal à se remplir… C’est quand même bien dommage ! A revoir en salle, en plus petit comité, pour une ambiance nettement plus oppressante.

Mayday, mayday, Ovni à l’horizon! Et oui, vous ne rêvez pas, nous parlons ici du mythique chanteur pour enfants Henri Dès & Ze Grands Gamins ! A force de blagues du genre « Henri Dès METAAAAAAAL », l’organisateur a décidé de le mettre à l’affiche cette année. Il est accompagné ici de sa guitare sèche légendaire, de son fils Pierrick à la batterie et Raphaël Ortis à la guitare/basse électrique. Ils reprennent les comptines les plus connues comme « La Mélasse », « Ohé Le Bateau » ou « La Petite Charlotte » en mode Punky/Rock. Laissez-moi-vous dire que la fosse blindée sous la Mustage est complètement survoltée. Chenille Pit, Wall Of Death (Dès?), Slams tout au long du set, une horde de metalleux qui reprennent les chansons en cœur, banane jusqu’aux oreilles ! Sans aucun doute, Henri et ses gamins ont devant leurs yeux, le meilleur public de leur vie, concert qu’ils n’oublieront jamais et qui restera dans les annales du festival !

Nous avons eu chaud, pour le concert d’Avatar, car les Suédois, la veille, ont été victimes d’un accident (rien de grave) de la route. Heureusement aucun membre de groupe et aucuns instruments n’ont été endommagés et c’est avec le plus grand bonheur de tous qu’ils enflamment ici la Mustage.Il ne faut pas bien longtemps pour voir les musiciens et la fosse perdre le contrôle, car ils ouvrent le bal avec « Hail The Apocalypse », tout le reste du set sera carré, bien rôdé, leur make up et lumières chaudes rendent le visuel sublime! Johannes (chant), comme à son habitude, nous montre son étendard de grimaces en tous genre et se gesticule, tout en passant du chant crié au chant clair, avec une aisance toujours aussi déconcertante! Le reste des musiciens se cassent la nuque en headbangant sur le rythme de ces douces mélopées! Un set tout en puissance, une superbe communion avec l’assemblée, venue nombreuse profiter d’un concert d’exception! Avatar: les essayer, c’est les adopter, sans aucun doute!! Vivement la prochaine!

Changement total d’univers avec les Irlandais de Primordial. Son tantôt Black, tantôt Atmosphérique, lumières bleues feutrées, ambiance très sombre et corpse paint « on point », je me laisse très facilement emporter par cette musique puissante et cette voix prenante sortie des enfers. Tous les musiciens ne sont pas en reste et démontrent avec brio leur technique inébranlable. Set bien rôdé, quasiment sans coupure, encore une sublime découverte complètement inattendue pour ma part ! SUBLIME !

En cette fin de soirée, une piqure de Hardcore pour rester éveiller est fortement recommandée. Et ce sont les Américains de Hatebreed qui viennent fouler les planches de la Mustage ! Comme à leur habitude, les musiciens nous offrent un shoot d’adrénaline, un sur-plein d’énergie, le leader chanteur Jamey Jasta aura d’ailleurs du mal à tenir en place, sautillant et courant de part et d’autres de la scène, haranguant le public et invitant l’assembler à former circle pit et autres joyeusetés. Nous apercevons soudain une « Tang Girl » en train de slammer dans une poubelle, portée par la foule ! Original ! Ambiance complètement survoltée dans la fosse, quand l’hymne du groupe « Destroy Everything » commence à sonner, et bien mes amis, ça envoie du lourd ce soir, le meilleur concert du groupe que j’ai pu voir ! Rien de mieux pour fêter les 25 ans d’Hatebreed ! En conclusion : à revoir encore et encore !

Terminons le festival en musique avec les Suédois de Bloodbath. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne donnent pas dans la dentelle. Ils abordent ici un Death Metal nordiste d’une violence à toute épreuve. Nous sommes en direct dans un bain de sang, avec make up sanglant et lumières rouges intenses. Les amateurs du genre ont l’air d’apprécier, vu le monde entassé sous la D. Mustage, ce qui malheureusement, n’est pas vraiment mon cas… Peut-être dû au fait que le chant d’Old Nick en est tellement puissant et hurlé tout du long, qu’il manque de nuances, à mon goût. Dommage…

Que dire en conclusion de ces 4 jours de festivals très intenses, que ce soit en son, en découvertes amicales/musicales ou en fatigue…  Superbe édition malgré le climat difficile. On apprécie ici le festival à taille humaine, pas besoin de faire 10 kms sous une foule compacte pour voyager de scènes en scènes, c’est ce qui fait le charme du Motocultor, avec aussi sa programmation, basée sur des groupes plutôt extrêmes, sauf exceptions, ce qui m’a permis de sortir de ma zone de confort à plusieurs reprises et à mon grand étonnement, faire des sublimes découvertes musicales, que je pensais pourtant insoupçonnables. Gros points positifs sur le son assez bon sur la plupart des concerts, sur la nourriture végane (hé oui, je suis une suceuse de cailloux) bien présente et variée, sur le cidre de qualité (goûtez le cidre La Mordue, vous m’en direz des nouvelles), sur tous les bénévoles parfois victimes de problèmes d’organisation, sans qui le festival ne pourrait survivre, les techniciens, les collègues photographes avec qui j’ai passé tellement de bons moments, big up aux équipes de sécu/accès pit photo, vous êtes formidables et passionnés et ça c’est ressenti, merci à Yann LE BARAILLEC et Romain RICHEZ également! Un gros clin d’œil à la team airbnb 2019, j’espère tous vous revoir bientôt !

Je rentre sur La Rochelle où je vis, les étoiles plein les yeux, des découvertes à réécouter sur spotify ou à revoir en live, des tonnes de photos qui j’espère, vous auront plu et mon envie de revenir en 2020, d’ailleurs, le groupe Heilung a d’ores-et-déjà été annoncé! Attention, goûter au Motocultor peux faire devenir accro, mais pas d’inquiétude, c’est très bon pour la santé!

Metallement vôtre, Chacha!

 

Galeries photos Motocultor 2019

 

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