Echoes In Eternity, AGNOSTIC FRONT
7 novembre 2025 0 Par Fly_HxC
Avec ECHOES IN ETERNITY, AGNOSTIC FRONT revient rappeler avec fracas qu’il demeure l’un des piliers incontournables du hardcore new-yorkais. Sorti le 7 novembre 2025 via Reigning Phoenix Music, ce treizième album studio concentre en un peu moins de trente minutes tout l’ADN du groupe : urgence, colère, fidélité à la rue et refus absolu du compromis. Court, nerveux, incisif, il prouve que la formation n’a rien perdu de sa pertinence.
Avec 15 titres pour 28 minutes, l’album ne cherche jamais à s’étendre inutilement. Chaque morceau est une charge frontale dans la plus pure tradition NYHC, appuyée par une production modernisée qui renforce l’impact sans lisser les aspérités : le son respire, mais reste abrasif, sale, vivant — comme il se doit.
Dès « Way of War », le ton est donné!
Le morceau arrive comme un direct en pleine poire : riffs massifs, chant venimeux, et attaques frontales contre la corruption politique et l’absurdité des conflits qui broient les civils. Une entrée en matière sans fioritures, claire et brutale.
Dans la foulée, « You Say » incarne la force du disque : un mélange survitaminé de punk et de metal, rythmé par des variations de tempo qui donnent l’impression d’être embarqué dans une bagarre de rue. AGNOSTIC FRONT démontre une fois de plus son talent pour maintenir la tension tout en laissant respirer ses compositions.
Un des moments forts du disque reste « Matter of Life & Death », où l’on retrouve Darryl “DMC’’ McDaniels (Run-DMC). Cette rencontre entre hardcore et rap s’inscrit naturellement dans l’héritage new-yorkais du groupe et rappelle à quel point la frontière entre hip-hop, HxC et street culture a toujours été poreuse. Le morceau élargit le spectre musical sans trahir l’identité du groupe : un clin d’œil aussi subtil que réussi.
Plus loin, « Art of Silence » marque par sa brièveté extrême. Moins d’une minute suffit pour envoyer un riff massif et une décharge sonore fulgurante : un modèle de minimalisme hardcore, aussi simple qu’efficace, qu’affectionne particulièrement le groupe depuis leurs débuts.
Avec « I Can’t Win », le groupe dévoile une facette plus introspective. Sous l’agressivité sourde, affleurent le doute, l’épuisement, la lutte quotidienne, sans jamais basculer dans l’apitoiement. Une respiration bienvenue, qui ajoute de l’épaisseur émotionnelle à l’ensemble.
Globalement, ECHOES IN ETERNITY reste fidèle aux fondamentaux du groupe : riffs acérés, rythmiques effrénées, textes centrés sur la survie, l’intégrité, la résistance. Le chant de Roger Miret, toujours râpeux et sans concession après 45 années derrière le micro, continue d’incarner cette rage viscérale. Par endroits, des accents punk ou crossover thrash viennent enrichir le paysage sonore sans rompre la cohérence générale.
Certains pointeront peut-être un manque de prise de risque. L’album ne réinvente rien, ne bouleverse pas le genre. Mais c’est justement son propos : affirmer, sans détour, ce que représente le hardcore new-yorkais lorsqu’il est joué avec loyauté et conviction.
Finalement, ECHOES IN ETERNITY n’est pas simplement un nouvel album : c’est une déclaration de foi. Une œuvre concise, brutale, honnête, qui rappelle que le hardcore reste un moyen d’expression brûlant, vital, profondément humain. Sans fioritures, sans calcul : un disque pour celles et ceux qui aiment le hardcore brut, immédiat, vivant.


