Brotherhood, FM
5 septembre 2025 0 Par Chacha
Quarante ans de carrière et pas une ride : FM continue d’incarner l’élégance du rock mélodique à l’européenne. Avec Brotherhood, leur quinzième album studio, le groupe britannique confirme qu’il n’a rien perdu de son sens de la mélodie ni de sa complicité musicale. Plus qu’un simple disque, c’est une déclaration de fidélité à un style, à un public, et à une histoire partagée depuis les années 80.
L’identité visuelle : quand le visuel parle de fraternité
Dès la pochette de Brotherhood, FM opte pour un design vibrant et abstrait : le visage esquissé, presque fracturé, aux couleurs audacieuses et aux motifs complexes, compose un mélange d’humanité et de mystère. On y voit une invitation — fraternité, unité, mais aussi individualité — chaque trait et teinte semble évoquer les facettes multiples du groupe, comme autant de frères liés par la musique mais chacun porteur de sa propre couleur. Le logo du groupe, placé de manière sobre en haut à gauche, rappelle leur héritage : solide, mais intégrée dans une composition plus large, plus contemporaine.
Dans le clip du single Living on the Run, FM décline ce même équilibre entre énergie brute et esthétisme soigné : les plans se succèdent entre scènes de course et moments figés, lumières contrastées, textures visuelles marquées. Ce qui ressort, c’est cette idée de mouvement — le besoin de fuir, de courir, de se mouvoir — mais aussi de lien : le son crée le rythme, le visuel l’amplitude. L’ensemble donne l’impression d’un groupe conscient de ses racines, mais tourné vers l’avenir, qui utilise le visuel non pas seulement comme illustration, mais comme composante de l’identité — une carte de visite graphique forte, porteuse de sens.
Entre héritage et renouveau : les inspirations derrière Brotherhood
FM puise depuis toujours dans l’ADN du rock mélodique britannique des années 80, mais Brotherhood révèle aussi une ouverture vers des influences plus modernes. Les riffs de guitare évoquent les grandes heures du hard rock mélodique, tandis que les claviers et arrangements soulignent l’importance de l’émotion et de la dynamique dans leurs compositions. On y décèle des touches bluesy, notamment dans certaines ballades, qui rappellent l’affection du groupe pour des artistes classiques comme Thin Lizzy ou Journey, tout en intégrant une énergie contemporaine qui évite l’écueil de la nostalgie pure. Chaque morceau semble pensé pour trouver un équilibre entre puissance et mélodie, entre le chant hautement expressif de Steve Overland et les textures instrumentales détaillées de ses compagnons.
Le processus d’écriture de Brotherhood s’inscrit dans la continuité d’une collaboration étroite entre les membres du groupe, mais avec une discipline renforcée. Les chansons sont souvent nées de jams collectives, de riffs ou de lignes de chant esquissées par Steve Overland, puis retravaillées ensemble pour affiner l’harmonie et la dynamique. La production s’est concentrée sur la clarté et l’équilibre : chaque instrument doit respirer, chaque refrain doit frapper juste. Le groupe a aussi pris soin de varier les ambiances pour que l’album raconte une histoire complète, alternant morceaux énergiques et ballades plus introspectives, ce qui fait de Brotherhood un disque cohérent mais jamais monotone.
Les temps forts de Brotherhood : un voyage émotionnel
Dès les premières notes de Do You Mean It, l’auditeur est plongé dans un univers où mélodie et émotion s’entrelacent, la voix de Steve Overland caressant les refrains avec une intensité palpable. Living On The Run enchaîne ensuite avec son énergie contagieuse, emportant l’auditeur dans un tourbillon de guitares incisives et de rythmes entraînants qui font battre le cœur plus vite. Les ballades, comme Just Walk Away, offrent un moment de respiration, mêlant mélancolie et chaleur, tandis que The Enemy Within conclut l’album sur une note introspective, presque méditative, laissant une empreinte durable. Tout au long de Brotherhood, FM joue avec les émotions, alternant tension et apaisement, énergie et fragilité, et transforme chaque morceau en un instant vécu intensément par celui qui écoute, faisant de l’album un véritable voyage immersif au cœur du rock mélodique.
Sans révolutionner sa formule, FM signe avec Brotherhood un album solide, sincère et généreux, qui ravira les amateurs de rock mélodique soigné. Entre refrains accrocheurs, ballades émouvantes et touches bluesy savamment dosées, le quintet rappelle qu’il reste l’un des derniers grands bastions du genre. Plus qu’un témoignage du passé, Brotherhood s’impose comme une nouvelle preuve que FM regarde toujours vers l’avant, main dans la main avec son public.