Interview avec Joe Nally du groupe Urne au Hellfest 2025
4 juillet 2025 0 Par NinaParmi la poussière, la sueur et les cris métalliques qui résonnent sur la plaine de Clisson, certaines rencontres laissent une empreinte particulière. Celle avec Joe Nally, frontman du groupe britannique URNE, en fait partie. Quelques heures après leur passage intense sur la scène du Hellfest, le chanteur-bassiste se pose un instant avec nous, l’air encore traversé par l’adrénaline.
À travers cette discussion sincère et spontanée, Joe évoque la dualité émotionnelle de sa musique, les fantômes personnels qu’il exorcise dans ses textes, et la fraternité qui unit les membres du groupe. Une conversation à cœur ouvert, avec un musicien pour qui l’authenticité prime sur les étiquettes.
Vous jouez devant un public de fans de musiques extrêmes, mais aussi face à des gens qui ne vous connaissent pas encore. Comment présenteriez-vous URNE à ceux qui vous découvrent ?
Joe Nally : Pour moi, URNE, c’est juste un groupe de heavy metal. Bien sûr, beaucoup de gens sur les photos nous classent un peu différemment, mais à mes yeux, c’est simplement ça : un groupe de heavy metal de Londres, UK. Et il y a beaucoup de gens qui aiment ce qu’on fait, ça fait plaisir.
Votre musique semble constamment tiraillée entre une puissance brute et une mélancolie introspective. Comment parvenez-vous à équilibrer ces deux aspects dans votre écriture ?
Joe Nally : Le dernier album était vraiment lourd… émotionnellement lourd. Donc pour le prochain, on a voulu contrebalancer un peu. Je ne peux pas replonger à chaque fois dans ces endroits sombres, même si les gens veulent que j’écrive de la musique triste (rires). Alors non, cette fois-ci ce sera plus lumineux. Les accords sont plus joyeux, même si j’ai l’impression de les faire sonner comme un chien allemand qui hurle (rires). Chaque album est différent. Le précédent était très personnel, mais le prochain ne sera pas aussi sombre. Il vient toujours de moi, mais avec une autre énergie.
Justement, votre dernier disque semble chargé en intensité et en profondeur émotionnelle. Est-ce basé sur vos expériences personnelles, ou c’est plutôt conceptuel ?
Joe Nally : Ah oui, c’était très personnel. C’était lié à mon père, et franchement, je ne pensais pas aller aussi loin dans l’intime. Écrire l’album, c’était OK, mais une fois qu’il est sorti, c’était étrange… Tu exposes ton histoire comme ça, à tout le monde. On n’est pas un énorme groupe, mais émotionnellement, je pense que ça touche les gens. Et c’était nécessaire. Cet album, c’était un exutoire, un besoin. J’espère ne pas avoir à en refaire un aussi triste (touche du bois).
Peux-tu nous parler un peu de votre processus créatif ? Vous commencez avec la musique ? Les paroles ? Un rêve peut-être ?
Joe Nally : (rires) Franchement, un peu tout ça ! Pour l’album qu’on vient de terminer, ça partait souvent d’un riff, que ce soit d’Angus ou de moi. Des fois je lui envoie juste un message vocal avec une idée, ou un riff enregistré à l’arrache. Une fois, j’étais dans un supermarché, j’ai eu une idée de riff, j’ai couru chez lui en mode “Prépare la guitare, j’arrive !” (rires). On mélange nos idées librement, et notre batteur est incroyable aussi. Chacun propose ses trucs, parfois on remplace une idée par une autre, ça se construit ensemble, sans barrières.
La musique d’URNE est difficile à classer. Vous naviguez entre plusieurs styles. C’est voulu, ou ça vient naturellement ?
Joe Nally : Honnêtement, ça vient comme ça. Beaucoup de groupes ont un seul “son”. Nous, on mélange. Angus écrit des riffs techniques, intelligents, et moi parfois j’apporte un truc super simple, basique… et on assemble tout ça. C’est ça URNE, c’est ce mélange qui nous rend uniques.
Est-ce qu’il y a eu un moment précis où tu t’es dit : “Ça y est, on tient quelque chose” ?
Joe Nally : Aujourd’hui, clairement. Il y a un truc spécial avec la France. Tous les groupes avec qui on a tourné ici, toutes les personnes qu’on a rencontrées… C’est comme un rêve qui se réalise. Et aujourd’hui, tout était parfait. C’était le bon moment.
Et quelle est la suite pour URNE ?
Joe Nally : On revient en France en septembre pour quatre dates. Je me souviens plus exactement des villes,
Nina: J’irais voir sur internet et je vais les ajouter a l’interview pas de problèmes.
Joe Nally: merci, je crois qu’il y a Paris et Lyon… En tout cas, on prépare la sortie du nouvel album. Donc oui, on sera de retour en septembre !
Un mot pour vos fans français, ou ceux qui vous ont découverts aujourd’hui ?
Joe Nally : Les fans français sont incroyablement passionnés. Même au-delà de ce qu’on espérait. Ils nous offrent des cadeaux, des bonbons, du vin, des peintures, des vieux jeux, du chocolat… Tout ! Et ils sont juste là à discuter, boire une bière avec nous. On est assez simples comme gars, et eux aussi. Il y a un fan à Paris, Sharon, un vrai amour. On a joué quelques nouveaux morceaux et il m’a dit : “C’était un moment magique dans ma vie, j’en ai eu des frissons.” C’est fou. On a des fans incroyables ici.
Est-ce que tu as une anecdote bizarre avec des fans, ou tout se passe toujours bien ?
Joe Nally : Pas avec URNE, mais une fois, on est restés chez un promoteur… il avait l’air un peu bizarre, mais bon. On dormait dans le van, et le lendemain, chaos total. Sa mère a débarqué et elle s’est mise à le plaquer au sol en lui faisant une prise de catch. On était là en mode “comment cette vieille dame arrive à lui bloquer la tête comme ça ?!” (rires). Je crois que c’était pas loin de Paris. Le lendemain on a juste appelé notre chauffeur en mode “ouvre le van, on dégage !”
Tu aimes jouer au Hellfest ?
Joe Nally : C’est le top. On a retrouvé plein d’amis français qu’on n’avait pas vus depuis un moment. C’est chaud… genre vraiment très chaud, mais c’est une expérience incroyable. Tout ce qu’on nous avait dit sur le Hellfest est vrai. C’est Disneyworld pour les fans de metal. Il manquerait plus qu’une piscine pour survivre à la chaleur ! (rires)
Nina : Et des ventilateurs…
Joe Nally : Oui, beaucoup de ventilateurs, et de la clim aussi (rires) !
Un dernier mot pour conclure ?
Joe Nally : On revient en septembre pour nos propres concerts. Croisons les doigts pour que tout se passe bien. La France est un endroit incroyable pour nous. Il faut juste que j’apprenne un peu de français, parce que là, c’est la cata…
Nina : Le français, c’est difficile !
Joe Nally : Oui, mais je me complique sûrement la tâche. Promis, la prochaine fois que tu me vois, je parlerai un peu français.
Nina : Marché conclu alors ! Merci beaucoup pour ton temps et je vous souhaite le meilleur.
Joe Nally : Merci à toi, vraiment.
Vous pouvez donc retrouver URNE en tournée en septembre.
Vendredi 19 Septembre 2025 19h00. URNE. La Maroquinerie. Paris (75) 30.1 €
Samedi 20 Septembre 2025 20h00. URNE. Le Grand Mix. Tourcoing (59) 24 €
Lundi 22 Septembre 2025 19h00. URNE. Le Rex De Toulouse. Toulouse (31) 25.7 €
Mardi 23 Septembre 2025 19h00. URNE. Transbordeur. Lyon (69) 25.7 €
Ce retour marque une nouvelle étape majeure pour le groupe après leur performance mémorable au Hellfest : l’énergie y était, le public aussi – alors préparez-vous pour des shows intenses, tournant autour de leur prochain album. Croisons les doigts… et rendez-vous en septembre !