Until We Die, BLACKENED CORVUS
23 décembre 2022 0 Par Yug
Il est facile de passer à côté d’une pépite parmi la myriade de disques publiés chaque semaine. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un groupe auto-produit qui ne dispose pas de l’exposition d’un groupe établi.
C’est le cas de BLACKENED CORVUS, combo du Loir-et-Cher, qui a publié « Until We Die » en 2022.
Le groupe existe depuis 2012 et a déjà sorti un EP homonyme en 2014 suivi d’un premier album (« Nevermore » en 2016). La gestation de ce nouvel album fut longue mais l’attente en valait la peine. Que ce soit du point de vue quantitatif (11 titres pour 1h10 de musique) que qualitatif. Malgré une durée loin des standards actuels, BLACKENED CORVUS a su éviter l’écueil propre aux albums trop longs dont l’écoute peut finir par lasser l’auditeur.
Bien au contraire, l’ennui n’est pas de mise à l’écoute de « Until We Die » et plusieurs écoutes sont nécessaires pour apprécier toute la quintessence de ce disque. La grande majorité des titres durent plus de 6 minutes et ce format permet aux musiciens d’exprimer pleinement leur potentiel et d’explorer différentes ambiances.
Après la forme, quid du fond ?
« Until We Die » est un condensé de musique heavy, épique et progressive. BLACKENED CORVUS a le sens du riff acéré, des accords puissants et s’emploie à utiliser cette recette à chaque titre. L’ensemble est soutenu, le plus souvent, par un violon (joué par le chanteur David Dagorn) dont les interventions apportent de la diversité aux compositions.
Les rythmes sont entraînants et les mélodies inspirées. Le groupe excelle aussi dans l’art du préliminaire en soignant ses introductions qui prennent délicatement l’auditeur pour ne plus le lâcher (« Black Knight »).
BLACKENED CORVUS alterne les ambiances (un air de piraterie avec le tubesque « The Flying Dutchman ») et parfois au sein d’un même titre grâce à des changements de rythmes intelligents. Sans oublier ce violon omniprésent qui, parfois, n’hésite pas à damer le pion aux guitares sur leur propre terrain.
Le propos de BLACKENED CORVUS n’est pas de proposer une musique innovante et l’on peut retrouver des traces d’ADN connus ci et là (IRON MAIDEN, l’intro de « In my darkest Hours », « Death Awaits », METALLICA « Holy Hypocrites », « Until I Die » ou « Face Me » avec son riff VOLBEAT).
L’album se termine sur une note plus intimiste avec « Sorry ». Ce titre délicat repose sur des guitares acoustiques et des instruments à cordes du meilleur effet. A la fin de celui-ci, il y a juste l’envie d’appuyer à nouveau sur la touche play… « Until We Die ».