Cœur De Cible, LOFOFORA
4 octobre 2024 0 Par Leeloo
Je n’ai jamais caché mon affection pour ce groupe, et il m’est arrivé d’être plus enthousiaste que lucide sur les créations de mes musiciens préférés. Lofo, c’est l’une de mes références essentielles, un groupe qui a clairement influencé mes engagements. Je ne vais pas m’étendre davantage sur ce sujet pour rester dans le ton de cette chronique, mais sachez que j’éprouve un profond respect et une affection énorme pour ce quatuor.
Une autre marque de respect qui me semble évidente, c’est que le cactus halluciné a toujours cherché à diversifier ses créations. Leur premier album est un bel exemple de fusion, le deuxième s’oriente davantage vers le thrash-core, et récemment, ils ont sorti un album acoustique absolument magnifique. Le tout dernier, « Vanités », illustre parfaitement la puissance dont le groupe est capable. Pour Cœur de cible, j’ai quelques bonnes surprises et un brin de déception…
Dès le premier morceau, « Apocalypse », avec son intro, j’ai eu l’impression d’écouter un album de No One Is Innocent, et cette sensation m’a souvent accompagnée tout au long de l’écoute. Non loin de me déplaire, bien évidemment !
Musicalement, je trouve l’ensemble de l’album plutôt doux. La production y joue sûrement un rôle, car elle est très soignée, mais personnellement, je la trouve un brin trop lisse à mon goût. Les accents punk de « Konstat », l’intro bluesy de « Les Deux », ou encore le presque-thrash de « Le Temps » me donnent un petit goût de déjà-vu, même si, objectivement, les compositions de l’album sont assez variées. Pour le côté bluesy, un petit clin d’œil à Mme Robert (l’autre groupe de Reuno), peut-être…
Il y a une chose que je ne m’étais que rarement dite en écoutant un album de Lofo : la surprise d’entendre Reuno. Il tente d’évoluer dans sa façon de chanter, explore, essaie d’intégrer un peu plus de chant et moins de hurlements. L’effet appliqué à sa voix me donne ma chair de poule, vient me chercher et me touche. Quant aux paroles, le message et les cibles sont toujours bien choisis, mais certaines me semblent un peu naïves ou moins percutantes, en tout cas… Pourtant, j’ai toujours défendu sa plume avec ferveur contre de nombreuses critiques.
Je suis, a priori, à contre-courant des avis sur cet album, dont certains chroniqueurs découvrent encore le militantisme de Lofo. Personnellement, je préfère un « coupe lui les couil*** » (1996) à un « Vas-y on se laisse pas faire » (2024), qui me rappelle mes années de lycée dans une petite ville de banlieue parisienne avec des rebelles en carton… J’aurais aimé inverser les deux années mentionnées…
Sur scène, l’équipe est toujours prête à défendre ses titres, tant sur les planches que dans la vie. Reuno n’a rien perdu de son énergie, et c’est un vrai bonheur.
Toujours utopiste !