Live report, Festival 666 2024

Live report, Festival 666 2024

17 août 2024 0 Par Chacha

 

Après ma douche de décibels et de foule à perte de vue au Hellfest cette année (encore !), quel plaisir de me rendre à un festival metal à taille plus qu’humaine, je parle ici du 666 FESTIVAL à Cercoux, près de Bordeaux. L’événement crée par Victor [retrouvez mon interview ici, un metalhead passionné, avec une affiche qui grandit d’année en année, quel plaisir de voir la musique saturée de mieux en mieux représentée dans nos contrées !
Voici ma rétrospective de ces 3 jours sous la chaleur de l’enfer (véridique), ressentis 666 degrés.

 

JOUR 1

Nous voici au premier jour du festival tant attendu, qui cette année, à donné deux noms bien badass aux deux scènes, celle de gauche est baptisée “Bad Motherfucker Stage”, et celle de droite “Hateful Stage”.
Bien arrivées à bon port avec mon accompagnatrice, mais beaucoup trop à la bourre, je n’ai donc pu voir que le dernier morceau de No Matter What et je m’en mords les doigts, car le peu que j’ai pu entendre de leur son hardcore m’a vraiment beaucoup plu… J’espère avoir d’autres occasions de les voir sur scène. Les groupes se suivent et ne se ressemblent pas, sur la Hateful Stage, nous découvrons le groupe Lecks Inc. et leur Metal Indus on ne peut plus éfficace, tout est là, présence sur scène et charisme de l’entièreté des musiciens, les deux percussionistes en font de scène s’éclatent d’ailleurs et chauffent les spectateurs, musicalement c’est une grosse claque entre Shaarghot et Horskh, c’est un groupe Français qui tourne énormement à l’étranger et on comprend pourquoi, je ne pensait pas prendre une si grosse claque aussi tôt dans la journée, ce sera mon groupe coup de coeur du jour! S’en suit le concert de Rue De La Forge, groupe français mélangeant metal aux sonorités celtiques, les spectateurs sont plus que conquis, en preuve, un circle pit s’est formé en plein milieu de la foule. La journée s’enchaîne avec le metalcore énergique de Parralyx, très attendu de mon côté et je ne suis pas déçue, le chant de la charismatique Lina tantôt clair, tantôt saturé est juste parfait, les Parisiens nous offrent une prestation sans fausses notes, j’ai adoré ! Après une bonne pinte d’eau pétillante (ouais, j’suis une dingo, je fais rien comme tout le monde), place à une dose de punk de merde, avec le concert de merde de Poésie Zéro, je ne m’attendais à rien, mais finalement, je me suis plutôt amusée devant leur set loufoque et anarchique, anti flic, antisystème, anti plein de choses, un très bon moment de rigolade donc. Après un set on ne peut plus engagé (et remarquable) au Hellfest en juin, voici le retour des Parisiens de Lofofora, Reuno est ici détendu, sourire jusqu’aux oreilles, lui et ses compères musiciens nous proposent un set de rock alternatif carré (si l’on oublie les soucis de raccordement de la guitare de Doudou), ils fédèrent, le public est ici chaud bouillant (et je ne parle pas de la canicule.) Place aux maestros de la journée, premier groupe international qui se présente sur les planches ce jour avec les Américains de TERROR, et c’est un putain de rouleau compresseur. Leur hardcore sans vergogne et incisif retourne le festival d’un revers, la sécu d’ailleurs est mise à rude épreuve avec le balai de slams sans interruption tout le long du set, TERROR est à consommer sans modération, j’en redemande encore et encore, énorme claque de mon côté ! Victor nous avait promis une afiche plus eclectique que les années précédentes, la preuve en est avec le groupe qui suit SUN brutal pop, mené de front par la chanteuse-guitariste franco-allemande Karoline Rose, c’est un mélange de pop mainstream (oh, quelle surprise), avec metal plus extrême, la frontwoman oscille avec son côté ange et démon avec son chant clair cristalin et son chant saturé hyper maîtrisé, l’audiance, surprise par cet OVNI hors du commun, paraît conquise, et voir toute une armée de metalheads chanter “Survivor” des Desnity’s Child, c’est priceless, je recommande car sur scène, SUN, c’est quelque chose d’unique, j’ai vraiment adoré! Pour clôturer cette première journée de festival, c’est l’heure de l’apéro (comment ça, y’a pas d’heure?) avec les Finlandais de Korpiklaani, les joyeux lurons, comme à leur habitude, nous offrent un folk metal, mêlant violon, accordéon et chant endiablé de Jonne Järvelä, ce n’est plus du tout ce que j’écoute actuellement, mais en live, c’est toujours un bon moment, d’ailleurs, les festivaliers adoreront se joindre à la fête et partager avec le groupe leur dernier verre sur les paroles du titre “Vodka” qui terminera le set.

Et bien mes aïeux, quelle belle première journée avec déjà des grosses baffes, ça promet !

 

JOUR 2

Après une bonne grosse nuit de sommeil dans un lit bien douillet, nous voilà en forme pour attaquer cette deuxième journée au lineup prometteur !
Ce samedi commence avec une bonne grosse dose de Hard Rock à la AC/DC avec Black’n Red, mené par Sophie au chant, ce groupe angoumoisin ouvre brillamment le bal, jusqu’à faire danser le public sous une chaleur harassante. S’en suit sur la Bad Motherfucker Stage le set des Bordelais de Theorem, leur musique oscille entre speed et metal moderne, le groupe a une de ces pêches sur scène, le public est on ne peut plus réceptif et moi la première, ce sera une de mes plus grosse claque de la journée, superbe découverte ! Place au Hardcore avec Fhorce, venus également de Bordeaux, et une chose est sure, ils mettent tout le monde à l’amende, c’est déjà la bagarre dans le pit, et quelle bonne idée d’avoir emmené dans leur valise le youtubeur (et hurleur) Arthur Alternatif qui les a rejoint sur scène pour un final encore plus explosif, intense ! Le festival met un point d’honneur sur l’éclectisme cette année, je découvre pour la première fois le Death Metal d’Akiavel, la foule est hyper compacte, il faut dire qu’ils ont le vent en poupe, et à raison ! La technicité des musiciens se mêle au chant guttural et possédé d’Auré au charisme détonnant, les sudistes nous hypnotisent tous un par un et ce fut un plaisir ! Passons du côté sombre à la lumière avec le groupe franco-Australien Koritni qui nous balance leur Hard Rock en pleine face, l’énergie de leur frontman, Lex, est plus que communicatif, il s’essaie même à quelques blagues, en français s’il vous plaît, c’était une bonne partie de plaisir et de bonne humeur, à consommer sans modération, et sans ordonnance, alors profitons-en ! Ayant déjà été plus de conquise lors du dernier passage d’Heart Attack au Hellfest, je suis plus que ravie de les voir à l’affiche du 666 et rien à redire, leur Thrash Metal est toujours aussi insicif et efficace, les Cannois ne sont pas ici pour enfiler des perles, tout le monde est rallié à leur cause, set on ne peut plus réussi! La violence n’est pas prête de s’arrêter avec l’entrée sur scène de Benighted, leur Brutal Death n’a qu’un seul but, réveiller nos émotions les plus sombres, sans aucune vergogne, les musiciens sont de haute volée question technique, Julien au chant, pieds nus bien ancré dans le sol, nous sort des notes toutes droites venues des enfers, personne n’en sortira indemne, même pas sa sécu surmenée par une armée de slameurs ! Avec quelques minutes de retard, place aux Suisses de Zeal and Ardor, La lumière est feutrée, les musiciens capuchés, leur musique inclassable, avec un mélange de Metal Ambiant, Black Metal, Avant-garde, je les découvre pour la première fois sur scène et je suis comme envoûtée, mais de quelle sorcellerie s’agit-il ? Je me dirige par la suite pour la dernière fois de la journée, devant la Hateful stage pour les Américains de Born Of Osiris, leur Deathcore nous offre ici des prouesses technique, d’une brutalité sans nom, ce n’est pas du tout ce que j’écoute habituellement, mais force est de constater que ces derniers envoient du lourd, pour les amateurs de violence, vous y trouverez votre bonheur ! Voici la cerise sur le gâteau pour clôturer cette soirée avec les Ukrainiens de Jinjer, menés de front par une Tatiana Shmayluk plus en forme que jamais vocalement parlant et toute de rouge vêtue, le set est toujours aussi carré (peut-être un peu trop ?), on ne peut pas nier l’évidence que chacun des musiciens sont des concentrés de talent, ils occupent l’intégralité de la scène et le public leur mangent dans la main, j’ai pris une grosse claque aussi ici, mais celle-ci, je m’y attendais !

Une seconde journée pleine de violence et riffs endiablés, je suis sur les rotules, mais putain ce que c’est bon !!

 

JOUR 3

Nouvelle journée sur Cercoux, sous la chaleur des enfers, avoisinant les 40 degrès lors de son pic, but you cannot stop me!!

On démarre fort avec les frenchies de Pitfloor, ils nous offrent ici un punk hardcore sans bavure, le public, même si peu nombreux à cette heure-là, joue très fort le jeu, des minis mosh pits viennent ici se former, le groupe est heureux d’être ici et le fait savoir, c’est une très bonne découverte de mon côté, j’ai adoré leur énergie ! S’en suit le set des Angoumoisins (oui, encore !) d’Artery avec un son bien violent qui virevolte entre thrash et death, de quoi chauffer encore un peu plus l’audience, déjà fort cramée par les 40° qui tombent sur le site à cette heure-ci, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, mais force est de constater que les spectateurs adhèrent à 100 % à cet amas de violence contrôlée. Changement total d’univers avec les Bordelais de Wildfire, nous avons à faire à un hard rock/heavy metal/blues rock qui s’écoute bien callé à l’ombre, il est bon d’avoir un groupe comme celui-ci, afin de montrer la diversité des musiques saturées, il n’y a pas que la violence dans la vie, il y a le heavy blues aussi, un très bon moment passé avec ces damoiseaux ! Il est temps de refaire monter la pression avec le supergroupe Tribute To Thrash, composé des cadors du thrash/death français, avec entre autres Stéphane Buriez (Loudblast) et Alex Colin-Toquaine (Agressor), les musiciens reprennent avec une certaine ardeur les plus grands titres thrash, en passant par Slayer, Kreator, Anthrax et j’en passe, la sécu est encore mise à rude épreuve tellement les slams s’enchaînent, ce fut un super hommage au genre ! Place au metalcore avec les Parisiens de Novelists et leur nouveau lineup, ayant maintenant une femme derrière le micro et QUELLE FEMME ! Camille envoie clairement du lourd, les musiciens, notamment le guitariste sont assez monstrueux, ils savent mener leur barque avec une banane comme on en voit peu, impossible d’imaginer qu’il y a quelques mois, le groupe à failli imploser, puis Camille est arrivée, l’osmose retrouvée, prestation hyper saluée par la foule et moi la première, grandiose ! Dans le genre grosse baffe de metalcore, voici maintenant qu’entre sur les planches les Lyonnais de Resolve, j’entends parler d’eux depuis quelques mois maintenant comme étant un groupe français qui monte fort et… que dire… Quelle CLAQUE, techniquement, c’est impeccable. Le quatuor donne tout, mais celui qui m’impressionne vraiment, c’est le chanteur Anthony qui switch avec une facilité déconcertante entre chant clair et saturé, c’est assez impressionnant à voir live, s’ils passent près de chez vous : FONCEZ ! De retour à la Bad Motherfucker Stage pour le premier groupe de black (symphonique) de cette édition, avec les Britanniques de Craddle Of Filth. Chaque musicien est grimé façon “la petite maison des horreurs”, notamment le guitariste Marek Šmerda en mode “Hellraiser”, le frontman Dani Filth nous montre toute sa palette dont seul lui a le secret avec son chant guttural, tantôt grave, tantôt aigu, le set est carré et sans chichis, les amateurs du genre en sortent ravis, pour ma part, j’ai adoré les avoir ENFIN devant mon objectif, ratant chacune des occasions pour les voir, je ne boude ici pas mon plaisir et passe un très bon moment ! Le soleil maintenant couché, il est temps d’accueillir les mastodontes américains de Testament, de surcroît, il s’agit ici de leur unique date en France sur cette tournée. Les spectateurs surexcités ont plus que répondu présents pour une leçon de pur thrash bien couillu, le set se déroule sans fausse note et passe à une vitesse incommensurable, tous les plus gros “hits” du groupe sont joués ce soir : “Eerie Inhabitant”, “Do Or Die” et le combo dévastateur en pont final “Over The Wall” / “Into The Pit”, big up à la sécu, car ils n’auront ici eu aucun moment de répit ! Il ne demeure aucun doute, Testament mérite bien sa place sur une des plus grosses marches dans le Panthéon du thrash metal ! La soirée continue sous les meilleures hospices avec les Allemands de Slope. Leur musique oscille entre punk hardcore avec une bonne grosse touche de funk, je me prends une énorme claque ici, adorant ce genre de fusion assez rare, leur frontman Simon galope de droite à gauche de la scène, qui s’approprie sans grande difficulté, aussi bien qu’il n’est pas chose aisée pour l’avoir en photo, mais celui qui m’impressionne le plus, c’est Flow à la basse, ce mec est un monstre au slap fou ! Bon sang, c’est complètement dingue ce mélange, ils méritent à être clairement bien plus connus et reconnus, juste énorme !! Il est minuit en ce dimanche soir, nous sommes morts de fatigue, et Locomuerte vient nous réveiller d’une façon magistrale avec leur chikano hardcore pas piqué de hannetons, ce set est implacable, sans aucune demie mesure, les musiciens du 91 retournent l’entièreté du festival, les agents de sécu ayant été dans une mauvaise posture pour le set de Testament, et bien autant vous dire que ce n’etait qu’un amuse bouche face à la ferveur du public de Locomuerte, des slammeurs, on leur en envoie treize à la douzaine, quelle energie, rien de tel que faire monter sur scène toute l’armée de bénévoles en clôture de fest pour terminer cette édition du 666 au beauté, Locomuerte, les essayer, c’est les adopter!

Cette journée sous le signe de l’éclectisme me conforte dans l’idée et l’envie de refaire le 666 tous les ans, tellement le lineup est fou, je me suis prise encore d’énormes claques, je suis morte de fatigue à l’intérieur, mais tellement heureuse d’avoir vécu toutes ces émotions musicales !

 

Pour conclure :

MON TOP 6

– LECKS INC
– TERROR
– THEOREM
– JINJER
– SLOPE
– LOCOMUERTE

Les gros +

En conclusion de cette édition dantesque, voici les gros points forts du festival, mine de rien, pas mal nombreux ! Ce qu’on aime au 666 au-delà de l’affiche, c’est surtout LA JAUGE, on circule aisément, on respire, c’est comme un grand bol d’air frais, quoique, l’air manquait cette année tellement la chaleur fut torride… Merci pour les brumisateurs qui n’étaient pas de trop, ça aussi c’était une idée au top du top! Le site est plutôt bien agencé avec pas mal de zones d’ombres où s’abriter et ce n’est pas négligeable. On peut voir des familles entières et leurs progénitures miniatures un peu partout sur le site, autant vous dire que la relève semble assurée et ça fait plaisir à voir. L’ambiance entre les bénévoles et la sécu est nulle sans pareille, tout le monde avait la banane toute la journée, la sécu qui chauffe le public avant l’entrée des groupes sur scène, remake du film the full monty sur le titre “Take On Me” d’A-Ha dans la crashbarrière, ils nous ont tout fait, quelle partie de rigolade ! Big up à Céline qui a géré les entrées/sorties dans le pit photo, tout a été hyper fluide, un accueil aux petits oignons ! Sans oublier les bénévoles dans les bars placés tout autour du site, quasi zéro queue pour prendre à boire, des cacahuètes délicieuses en libre-service sur les tables (oui, ça compte), on est toujours servi avec le petit sourire et un petit mot gentil, à Cercoux, ils savent recevoir ! J’ai adoré retrouver des stands de nourriture végé, voir végane sur le site, tout petit site veut dire tout petit choix de traiteurs, mais visiblement très bien choisis, coup de cœur pour les ramens et gyozas véganes, pizzas, pâtes, glaces et autres joyeusetés, de quoi nous faire tenir toute la journée. Le bonheur de ce festival est aussi de n’avoir que deux scènes qui jouent par alternance, sur lesquelles le son était d’ailleurs très bien mixé/maitrisé, donc pas de clash et autres prises de tête, nous avons le plaisir de voir jouer TOUS les groupes et profiter pleinement de l’éclectisme de l’affiche cette année !
J’ai pris également un énorme plaisir de recroiser quelques têtes connues dans la team photographes, tous aussi talentueux les uns que les autres, mais surtout, SURTOUT retrouver les copains venus de Charente et d’ailleurs, vous mettez des paillettes dans ma vie, pourtant, je n’ai pas croisé de Kévin sur le site (bon, c’est pas grave si vous n’avez pas la ref’).

Autre point fort (bon, le festival n’y est pour rien), c’est d’avoir trouvé un hébergement PÉPITE à 2 minutes à pied du festival pour moi et ma meilleure amie qui m’accompagnait cette année, qui plus est, au dernier moment ! Axelle, je t’aime <3 !

Les choses à améliorer :

Le seul point faible que j’ai pu ressentir est de voir très très peu de spectateurs devant les premiers groupes parfois, ça m’a fait tout drôle et un peu de peine pour les musiciens, cela tend à s’améliorer dans le futur étant donné que la jauge sera sûrement amenée à augmenter un peu, comme indiqué dans l’interview du big boss ! Hey les gens, venez soutenir les petits groupes et la scène locale, parfois, on y trouve des trésors !

 

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