The Great Disappointment, WAKE THE DEAD

The Great Disappointment, WAKE THE DEAD

31 octobre 2025 0 Par Fly_HxC

 

THE GREAT DISAPPOINTMENT : voilà un titre qui porte bien mal son nom, tant le cinquième album des Marseillais de WAKE THE DEAD n’a rien d’une déception — bien au contraire.

De retour depuis août 2024 avec Aleks derrière le micro, venue succéder au départ de Vincent fin 2023, le groupe a immédiatement marqué les esprits avec With No Regrets, single coup-de-poing qui a servi d’amuse-bouche à ce nouvel opus.
Un an, trois singles et une attente fébrile plus tard, l’album voit enfin le jour ce 31 octobre, produit, mixé et masterisé par Florent Salfati (Homeless Record), connu également pour être le frontman d’une petite formation française qui commence à faire énormément parler d’elle (mais si, vous savez un p’tit groupe marseillais qui commence par LAND et qui finit par MVRKS … )

 

L’introduction, “The Great…” , annonce la couleur : un arpège simple, une seconde mélodie qui s’ajoute, quelques samples… une accalmie fragile, juste avant la tempête.
Et la tempête arrive : “Break Up” explose instantanément. Aleks ouvre seule le bal, avant que le reste du quintet ne vienne frapper sans retenue. « I’ll live without you anyway » : un cri du cœur, la décision radicale de rompre avec une relation toxique. La composition colle parfaitement au propos, d’abord directe et instinctive, puis qui ralentit progressivement sans jamais perdre en intensité.

L’enchaînement avec “With No Regrets” tombe sous le sens : poursuivre sa route, vivre pleinement pour soi, sans regarder en arrière. Plus mélodique, le morceau s’accroche aux tripes grâce à un refrain cathartique, comme l’étreinte d’un ami qui te relève. À peine deux morceaux, et la claque est déjà monumentale.

Puis arrive “Cowspiracy”, brûlot engagé sur la défense animale et l’agriculture de masse.
Car WAKE THE DEAD n’a jamais hésité à prendre position.
En témoignent “The Blue Glow”, inspiré de la tragédie de Tchernobyl et de la folie humaine ; “Moving Forward”, lettre ouverte aux générations futures ; ou encore “Tide of Decay”, qui évoque sans détour l’horreur des marées noires.

Petit changement d’atmosphère avec “Marseille City”, morceau bien plus hardcore, taillé comme un hommage frontal à leur ville. On y retrouve en invité Flo de LANDMVKRS, dont la participation non créditée incarne peut-être le plus beau sens du mot “feat” : inviter un ami, sans calcul, sans marketing, juste par amour de la musique. La surprise est totale lors de la première écoute, et l’impact immédiat.

La fin approche, et “You & Me” dévoile une nouvelle facette du groupe : les sonorités plus modernes et une production impeccable donne une nouvelle dimension à leur hardcore mélodique. Le travail de Florent Salfati s’entend et s’apprécie autant qu’il sublime.

“2050” adoucit brièvement l’atmosphère, sans rien sacrifier à la profondeur du propos — toujours ancré dans la catastrophe écologique en cours.
Puis l’album se referme avec l’outro “…Disappointment”, miroir du morceau d’ouverture. Guitares et voix en final, mais cette fois sans artifices : plus de samples, juste les mots d’Aleks comme un dernier avertissement, intime et collectif.

 

WAKE THE DEAD signe ici une œuvre d’une maîtrise rare : un album percutant, mélancolique, engagé, où chaque titre frappe juste — au corps comme au cœur.
Un disque habité, qui donne autant envie de hurler que de réfléchir.
Une certitude : le quintet phocéen n’a définitivement pas fini de faire parler de lui.

À suivre de très, très près.