Chosen, GLENN HUGHES
5 septembre 2025 0 Par Chacha
Neuf ans après Resonate, Glenn Hughes refait surface avec Chosen, un disque attendu comme le retour d’un vétéran du hard rock qui n’a jamais cessé d’affirmer sa singularité. À 73 ans, “The Voice of Rock” ne cherche pas à se réinventer à tout prix : il livre au contraire un album dense, habité, où sa voix iconique continue de dominer la scène. Plus qu’un simple come-back, Chosen sonne comme une déclaration d’intentions et une méditation sur le temps qui passe, l’âme et la persévérance.
Visions de l’âme : l’identité visuelle de Chosen
L’identité visuelle de Chosen travaille à refléter le propos introspectif et spirituel de l’album, en jouant sur des images à la fois symboliques et atmosphériques. Les pochettes, tout comme les clips ou visualisers, emploient une palette sombre et contrastée — des lumières tamisées, des ombres, parfois des effets de lumière diffuse ou des textures granuleuses — pour évoquer le voyage intérieur, les voix de l’inconscient, le “moi profond” auquel Hughes fait appel. Dans les clips comme celui du titre « Chosen », ou les visualisers de « My Alibi » ou « Into The Fade », on ne trouve pas de surenchère visuelle, mais plutôt des plans contemplatifs : des paysages, des jeux de fumée ou d’eau, des reflets. Ces éléments visuels font écho aux thèmes de l’album — condition humaine, foi, acceptation — renforçant l’idée que Chosen est autant une œuvre sonore qu’une méditation visuelle, invitant l’auditeur à s’immerger dans une atmosphère à la fois sérieuse, émotive et gardienne d’un mystère.
Entre héritage et confession : les inspirations de Chosen
Sur Chosen, Glenn Hughes plonge dans les racines mêmes de son identité musicale : le hard rock charpenté des années 70, hérité de son passage légendaire dans Deep Purple, mais aussi le groove viscéral de la soul et du funk qui n’a jamais cessé de teinter sa voix. L’album se nourrit d’une énergie brute, portée par des riffs lourds et tendus, mais toujours équilibrée par une sensibilité mélodique et spirituelle. On y retrouve les ombres de Led Zeppelin, l’urgence du heavy classique, mais aussi l’élan émotionnel d’artistes soul comme Marvin Gaye ou Stevie Wonder, qui ont façonné l’expressivité unique de Hughes. Ce mélange d’influences donne à Chosen une couleur particulière : un rock puissant mais profondément habité, qui ne sonne jamais mécanique.
Un processus d’écriture introspectif
Le processus d’écriture de Chosen s’est voulu personnel et organique. Hughes a composé la majorité des morceaux en s’appuyant sur des riffs instinctifs et des lignes de chant venues presque comme des prières improvisées. Chaque titre est conçu comme une confession, une réponse à une voix intérieure qui le pousse à parler de foi, d’amour, de doute et d’acceptation. Plutôt que de chercher à séduire par la virtuosité ou l’expérimentation gratuite, il s’est concentré sur l’essentiel : l’émotion brute et la sincérité. En studio, le travail s’est ensuite affiné en gardant cette idée de “première flamme”, sans polir à l’excès. Le résultat est un disque qui sonne direct et vrai, comme un témoignage personnel mis en musique, où chaque riff et chaque envolée vocale semble chargé d’une urgence authentique.
Un voyage émotionnel au cœur de Chosen
Dès les premières notes de « Voice In My Head », l’auditeur est happé par une tension intérieure, comme si Glenn Hughes ouvrait son âme sans filtre, entre fêlures et puissance brute. Le morceau-titre « Chosen » s’impose ensuite comme un cri d’affirmation, porté par des riffs massifs et une ligne vocale qui galvanise autant qu’elle bouleverse. Plus loin, « In The Golden » fait monter l’intensité dans une ambiance presque mystique, où la lourdeur des guitares rencontre un chant incandescent, tandis que « Hot Damn Thing » libère une énergie plus viscérale, presque cathartique, rappelant le groove rock de ses racines. Enfin, « Into The Fade » clôt l’album comme une confession apaisée : la voix se fait plus fragile, presque chuchotée, et invite l’auditeur à accepter la fin comme une forme de renaissance. Au fil de ces étapes, Chosen n’est pas qu’un album à écouter, mais une traversée émotionnelle qui balance entre rage, espoir et méditation, laissant derrière lui une empreinte intime et durable.
Avec Chosen, Glenn Hughes ne signe pas un virage, mais un manifeste : celui d’un artiste qui reste fidèle à son ADN musical, entre riffs puissants, groove viscéral et intensité vocale. S’il s’agit de son dernier grand chapitre en solo, il aura choisi de le clore avec dignité, sincérité et passion. Plus qu’un album, c’est un témoignage vivant de ce que peut encore offrir un musicien qui croit en sa mission : chanter, jusqu’au bout, avec le cœur et les tripes.