Live report, Hellfest 2025
1 juillet 2025 0 Par Chacha
Le Hellfest 2025, comme toutes les années précédentes, nous a offert sur un plateau d’argent un line up musical de qualité, qui est d’ailleurs de plus en plus ouvert sur un éclectisme indéniable, avec quelques groupes de rock plus mainstream, il en est de la survie du festival, évitant ainsi une certaine redondance, notamment sur les têtes d’affiche, nos légendes du hard rock se font effectivement un peu vieillissantes et ne tourneront pas éternellement, donc, place à la « nouveauté ». Quoi qu’il en soit, le rock/metal n’a jamais été figé, il évolue perpetuellement.
Les femmes sont aussi mises en avant cette année avec une scène dédiée pour les musiciennes de la scène metal (Vendredi, Mainstage 2 entre autres). Il faut dire qu’elles sont devenues assez nombreuses et chargées de talent, le but dans le futur est de faire venir de tels groupes sans forcement une journée ou scène dédiée, mais que cela devienne juste naturel, on va dire que c’est dans la bonne voie, « more women on stage & backstage » !
Revenons ensemble sur mon ressenti de ces 4 jours on ne peut plus intenses, sous une chaleur plus qu’étouffante, avec en prime une nouveauté cette année, quelques interviews par notre journaliste Nina, accréditation mise en place grâce à notre partenariat renouvelé avec Rock’n’Force !
JOUR 1
Après une visite du Market et Hell City et une pinte de cidre (mon seul verre d’alcool sur le festival), place aux choses sérieuses avec Skindred, qui ouvre la mainstage, leur reggae metal est toujours si efficace, bootyshake et bonne humeur assurée, bon, par contre je me suis pris un gros coup de chaud… Petit malaise près du point d’eau… Ce qui veut dire que cette année, on va partir sur une édition un peu plus light histoire de se ménager… La santé avant tout…
Toujours campée devant les mainstage, je me place devant Seven Hours After Violet, metal alternatif/metalcore avec shavo Odadjian (du groupe System Of A Down) à la basse, ça s’écoute bien, c’est efficace juste comme il faut pour réveiller les derniers endormis, j’apprécie, mais ce n’est pas le genre de groupe que j’irai voir en tête d’affiche en salle non plus.
Nous voici arrivé au moment que j’attendais le plus, le premier passage sur scène à Clisson de Kim Dracula, venu tout droit de Tasmanie, depuis que l’artiste a percé sur TikTok et que sa musique a résonnée dans mes oreilles, j’ai eu un énorme coup de cœur. La musique du groupe est unique et complètement barrée, mélangeant metal, trap, funk, jazz, chant guttural et parties rapées avec un flow incroyable, j’ai l’impression de voir un personnage à la « The Mask » sur scène et c’est complètement grisant, avec en prime un saxophoniste hyper habité, premier essai transformé, maintenant j’ai qu’une seule envie, le voir en salle en tête d’affiche !
Habitués de longue date du festival (7e passage tout de même), voici le retour des Australiens d’Airbourne, avec leur fougue imparable, comme je l’ai toujours dit, c’est du AC/DC mais en mieux, malgrè les avoir vu une bonne dizaines de fois, on ne s’en lasse jamais, tellement leurs morceaux « Ready To Rock », « To Much, Too Young, Too Fast » , « Breakin’ Outta Hell », « Running Wild » sont des bangers, ils haranguent la foule comme jamais, le leader Joel O’Keeffe s’offrant un bain de foule, grimpée sur les épaules d’un roadie, pour aller s’éclater une énième canette de biere contre la tête en plein milieu de la fosse, pour, après être remonté sur scène et nous avoir présenté leur dernier single en date nommé « Gutsy », distribue un nombre incomensurable de verre de biere au public en en balançant de gauche à droite, ça transpire le rock’n’roll et fait monter encore d’un cran la température, comme si on en avait besoin par cette chaleur caniculaire !
J’ai découvert les Suédois d’Imminence depuis quelques mois, épluchant les dernières sorties metalcore moderne, style qui m’attire de plus en plus en ce moment. Et j’ai pris une baffe d’une pissance intercidérale ici, leur décorum est superbe, les musiciens sont techniquement impeccables, je n’avais encore jamais vu un guitariste abandonner son médiator pour un archet, et QUEL CHANTEUR, une voix déchirante et captivante, tout en jouant de violon, Eddie Berg mets absolument tout le monde sur le cul, le public étant d’ailleurs venu nombreux, ce groupe me fait passer par des états emotionnels antinomiques, entre fascination, mélancolie, force et douceur, je reste bouche bée, et croyez moi que je vais tout faire pour les revoir sur scène le plus rapidement possible, quelle claque !!
Le groupe Ultra Vomit ayant, quelques semaines avant le festival, annoncé qu’ils ne pouvaient monter sur scène pour des raisons de santé, les organisateurs ont dû piocher dans les groupes de secours, notamment sur la scène française. C’est ainsi que se rajoute à l’affiche les Parisients de Rise Of The Northstar, et de mon humble avis, nous avons clairement gagné au change, leur son, habile mélange entre metalcore et nu metal, soupoudré d’éléments japonisants, notament sur le décorum ce soir, avec de sublimes fleurs de Sakura, les musiciens mettent le feu à la mainstage, avec un publc conquis d’avance, j’ai ponsé leur morceau « Here Comes The Boom » sur toutes les plate formes tellement il me donne la patate et en live c’est encore plus explosif, leur nouveau single « Neo Paris » claque véritablement, j’ai du malheureusement quitter la mainstage avant la fin pour me diriger (difficilement) vers la scène opposée (Warzone).
Bon, on ne va pas de mentir, j’ai traîné un peu trop longtemps en mainstage, que le temps de traverser tout le festival pour accéder à la warzone, le pit photo pour The Hellacopters était déjà fermé, quelle déception pour moi de ne pouvoir immortaliser par quelques clichés ce set absolument génial des Suédois. C’est une leçon de rock qu’ils nous donnent ici, malgré l’absence de Dregen à la guitare (remplacé avec brio par LG Valeta), la setlist est composé de quelques titres de leur dernier album en date « Overdriver » et d’hymnes on ne peut plus efficaces comme « Everything’s on T.V. », « Toys and Flavors », « By the Grace of God », « I’m in the Band », « (Gotta Get Some Action) Now ! » sans oublier leurs ballades hypnotisantes comme la sublime « So Sorry I Could Die », tout est là, énergies 70’s, Nicke Andersson en grande pompe, un public euphorisant et dansant, c’est la bamboche en début de soirée devant la warzone, c’était clairement un des groupes à ne pas manquer !
Premier passage en valley pour moi devant le concert d’adieu des Anglais d’Orange Goblin après 30 ans de carrière. Le groupe oscille entre gros hard rock qui tache et stoner, son leader imposant Ben Ward, banane jusqu’aux oreilles, ne cache pas sa joie, il faut dire qu’entre la formation et le festival, c’est une histoire d’amour de longue date, tournée d’adieu oblige, l’intégralité de leur discographie est représentée ce soir (11 albums, tout de même), le public est dense et ralié à leur cause, moi la première, j’aurai enfin vu le groupe sur scène avant qu’il tire sa révérence, chapeau bas Orange Goblin, vous nous avez fait vibrer !
Pour terminer cette journée dans le teckkno train, me voici de retour en mainstage pour les Allemands d’Electric Callboy. Ce mélange de techno metalcore, clairement et ouvertement kitsh, axé sur l’autodérision a le mérite de transformer la fosse, complètement bondée, en dance-floor survolté. Le set s’anime avec « Elevator Operator », confettis, pyro, fumée et paillettes sont de sortie, s’en suit les giga tubes « Hypa Hypa », « Spaceman », « Pump It », « RATATATA » en duo avec Baby Metal, leur dernier single en date avec une note plus sombre qu’à leur habitude « Revery » sonne parfaitement bien sur scène et se mêle parfaitement au reste de leur discographie. Nous avons eu droit, pour mon plus grand plaisir, à une reprise de « Still Waiting » de mes chouchous Sum 41 parfaitement exécutée, mais aussi de leur iconique reprise du tube de Cascada « Everytime We Touch », le combo final « Tekkno Train » suivi de « We Got the Moves » a gardé le public en haleine du début jusqu’à la fin ! Mention spéciale concernant le nombre de changement de tenue de ces joyeux lurons, quelle folie ce set, un peu de fun dans ce monde de brutes n’a jamais fait de mal à personne !
JOUR 2
Il fait toujours aussi chaud sur Clisson en ce vendredi, très axé sur la scène metal féminine, ma journée commence devant les Canadiennes de Kittie, formation 100% femmes nous offre, pour la première fois sur la scène du Hellfest, un son nu metal avec des bonnes grosses doses de Thrash et Death, l’énergie est palpable, les slams sont nombreux, les musiciennes, heureuses d’être là après une pause de quelques années, enchaînent riffs puissants et énergie brutale mais maîtrisée, un véritable tsunami !
Les concerts se suivent, mais ne se ressemblent absolument pas, comme en démontre le premier passage de Royal Republic à Clission, les Suédois, rockers dans l’âme avec une bonne pointe d’humour, nous servent un set hyper pétillant et efficace, je me suis même surprise en train de danser durant leur reprise metal du titre « Venus » (mais si, vous connaissez, c’est cette chanson des années 80 notamment utilisée pour une pub de rasoir féminin), leur clip est d’ailleurs à mourir de rire, je vous le conseille ! Je suis vraiment très heureuse de les voir sur scène, les écoutant depuis un bon moment, c’est le genre de groupe vers lequel je me tourne en temps de déprime, leurs tubes « Getting Along », « Baby », « Tommy-Gun » sont repris en cœur par la foule en délire, j’ai surkiffé leur reprise acoustique sur « Boomerang » mais aussi leur version survitaminée du titre « Battery » de Metallica, ce fut un plaisir pour mes yeux et mes oreilles.
Spiritbox, mené par leur charismatique chanteuse Courtney La Plante venait présenter leur excellent dernier album « Tsunami Sea », leur metalcore ultra efficace qui explore la dualité entre calme et agressivité, captive le public, les musiciens sont d’une précision chirurgicale, Courtney nous montre toute l’étendue de sa palette de voix, passant du chant saturé au chant clair sans aucune fausse note, c’est toujours efficace en live, une valeur sûre.
S’en suit une prestation teintée de nostalgie du groupe légendaire de Hard Rock des années 80 The Cult, Ian Astbury et sa bande fonctionnent comme un diesel, un peu long à démarrer, mais une fois en pleine accélération, on ne peut plus les arrêter, classiques intemporels et quelques raretés seront scandés sur les planches. Billy Duffy, fidèle gardien du riff est implacable, Ian quant à lui, marque le rythme avec son tambourin, une superbe prestation des Anglais, couronnée d’une ovation du public. Cult un jour, Cult toujours !
Epica, groupe très ancré dans la grande famille du metal symphonique néerlandais à chant féminin, nous offre un show puissant, brûlant (merci la pyro) et épique, envolées lyriques et riffs tranchants s’entremêlent à la perfection, flirtant par moments avec des teintes gothiques et progressives, Simone Simons et ses compères n’ont plus rien à prouver, ils méritent leur statut de pilier du genre.
Place au voyage et au dépaysement avec le groupe Mongole The Hu. Le chant mystique et guttural de la steppe résonne depuis la Main Stage du Hellfest, il était d’ailleurs évident de les faire jouer sur la plus grosse scène du festival tant la temple, lors de leur dernière venue, était absolument inaccessible tellement la foule fut dense, la fosse blindée devant la mainstage ce jour confirme mes propos et la hype que le groupe a pris durant ses dernières années. La scène est habillée d’un énorme samouraï en fond de scène, les musiciens, au nombre de huit sont habités, leur musique est authentique et unique. À noter leur incroyable reprise de « The Trooper » du groupe Iron Maiden, une totale réussite, autrement dit, L’avenir du groupe promet d’être tout aussi radieux que la vitesse à laquelle il a percé.
La nuit commence à tomber, ce qui sonne l’heure de mon déplacement vers la Valley pour le groupe Pentagram, havre de rock psychédélique et de stoner envoûtant. La valley est fortement blindée, mais nous sommes en droit de se poser la question, est-ce que les festivaliers sont venus pour se délecter de leur musique, ou seulement pour voir le chanteur Bobby Liebling sur scène, devenu malgré lui un meme sur les réseaux sociaux (mais si, vous savez, la vidéo d’un grand-père à l’allure de sorcier, yeux globuleux les cheveux au vent). Quoi qu’il en soit, force est de constater que le frontman de 71 ans est en grande forme ce soir, que ce soit niveau voix ou mimiques portées la plupart du temps sous la ceinture, le reste des musiciens sont solides, il faut dire que ce ne sont pas n’importe qui, une grande partie d’entre eux font partie d’une autre formation, j’ai nommé Mos Generator, niveau setlist, nous retrouvons quelques morceaux cultes du groupe comme « Sign Of The Wolf (Pentagram) » ou « Forever My Queen », le dernier album quant à lui est fortement représenté avec pas moins de 5 titres, concert irréprochable !
Les formations cultes se suivent en plaine Clissonnaise, me voici devant les mythiques musiciens de The Damned, groupe de punk britannique, mené par le chanteur Dave Vanian. Malgré leurs 50 ans de carrière au compteur, leur énergie est implacable, avec une bonne touche rétro 60/70, leurs compositions authentiques qui défient le temps mettent absolument tout le monde d’accord et moi la première, j’ai un seul regret, ne pas les avoir vu en tête d’affiche en salle, j’espère bientôt y remédier !
On continue cette soirée exceptionnelle avec un groupe culte exceptionnel ! Les anglais de Sex Pistols (and Frank Carter), j’avais peur au tout départ d’être un peu déçue, car les musiciens d’origine ne sont plus tous jeunes (et je me rappelle de ma déception devant Generation X en mainstage il y a quelques années de ça), ma crainte s’est envolée en très grande partie grace à Frank Carter, qui relève le défi haut la main, il est irrémédiablement le frontman idéal pour refléter l’energie du groupe d’entant, comme à son habitude, ce dernier a pris un certain plaisir à se mettre en plein milieu de la fosse blindée as fuck, pour mettre en place tout autour de lui un circle pit géant sous le regard ému de ses compère de scène Steve Jones, Paul Cook et Glenn Matlock. Ce fut sans conteste un des événements à ne pas louper cette année, car nous ignorons si cette reformation est amenée à tenir dans le temps ou si cette tournée est simplement un one shot.
Étant fan de Muse depuis de nombreuses années et les ayant vus en salle et en stade de nombreuses fois, je ne boude pas mon plaisir de voir une partie de leur set ce soir, assise sur une table en mode « chill » avec ma sœur et ses amies près de la grande roue. La scène est assez épurée, habillée d’écrans géants et une très longue avancée de scène. Leur setlist a été retravaillée pour tailler au mieux au festival, nous retrouvons leur morceaux les plus rythmés comme « Stockholm Syndrome », « Kill or Be Killed », « New Born » ou « Plug In Baby », par contre il y a un énorme bémol, de là où nous sommes placé, nous avons du mal à entendre la voix de Bellamy et sa guitare, la batterie et basse étant bien trop mises en avant, un comble pour un groupe de cette envergure (bon, d’autres amis étant placés beaucoup plus proche de la scène, eux, n’ont pas eu le même problème). Les balances se sont améliorées au fur et à mesure que le set avançait, ce qui m’a permis d’apprécier un peu mieux le rappel final avec « Uprising » et la sublime « Knights of Cydonia ». Mention honorable pour les Anglais, qui n’ont jamais caché leur amour pour le metal, en entamant sur scène, via des interludes, des reprises de groupes culte comme Rise Against The Machine, Sipknot, Nirvana ou encore nos Frenchies mondialement connus « Gojira ».
JOUR 3
Je commence ma journée sur le site avec une dose de fun, bonne humeur et virtuosité devant Freak Kitchen. Les Suédois, 23 ans de bons et loyaux services au compteur, nous proposent un metal progressif toujours aussi efficace, avec un Mattias Eklundh comme d’habitude avec le sourire et ses plus belles blagues entre deux riffs de guitare endiablés, sans oublier Christer Örtefors à la basse, affûté de son casque et son gilet pare-balles emblématiques, multipliant les grimaces dont seul lui a le secret. Leur dernier album est plutôt bien représenté sur ce set de 40 minutes et ça passe comme une lettre à la poste, on ne s’ennuie pas une seconde, quel plaisir de voir des virtuoses pareils, mais qui ne se prennent pas trop au sérieux !
Sous cette chaleur écrasante, nous retrouvons D.A.D, vétérans Danois du hard rock, leur son typique 80 fédère, son chanteur Jesper Binzer a une voix toujours aussi incroyable malgré le poids des années, son bassiste (avec ses basses improbables) Stig Pedersen est toujours aussi habité, ce dernier n’hésitant pas à se contorsionner pour caresser au plus près son bel instrument (je parle bien de sa basse ici). Un pur moment d’allégresse, je n’en attendais pas moins des musiciens.
Allez, fini les mainstages pour aujourd’hui, place à mon autre scène de prédilection, j’ai nommé la warzone, il faut dire que la programmation de ce samedi est IN-SANE.
Les Belges Nasty nous envoient leur hardcore beatdown en plein dans la face, tel un uppercut sur le coin du nez. Leur charismatique chanteur Matthias « Matthi » Tarnath est hyper communicant avec le public, survolté à bloc, moulinets et moshpits s’enchaînent sans aucun temps mort, la température monte très fort sur la zone de guerre, c’était MASSIF !
On continue sur l’intensité avec les Américains de Stick To Your Guns et leur hardcore enragé. Leurs mélodies et paroles contestataires et fédératrices sont reprises en chœur par la warzone, totalement ralliée à leur cause, pogos, circle pits se forment de part et d’autre de la fosse, pendant que Jesse Barnett et sa bande ont hurlé leur message d’unité, de révolte et d’espoir, avec une sincérité qui ne laisse personne indifférent.
Devant une zone de guerre gonflée à bloc suite aux concerts précédents, les Californiens de Terror sont clairement là pour en découdre. Sans demi-mesure, leur frontman au micro Scott Vogel communiquant avec les nombreux aficionados du genre, les invitant initier quelques pas de danse, side to side, circle pit, moshpits, la fosse était un joyeux bordel. Musicalement, c’est bien gras, tranchant, de la vitesse et des riffs agressifs, toute l’essence du hardcore, version très concentrée.
À croire que ma dose de violence n’était pas assez suffisante, s’en suit le set de Defeater, les ricains nous offrent sur un plateau leur post hardcore, hyper efficace, Derek Archambault placé sur ressorts, s’accapare la scène et harangue la foule, de gauche à droite, qui lui mange dans les mains. Le reste des musiciens ne sont pas en reste avec leur précision à couper le souffle et autres sauts de cabri.
Ce n’était pas prévu au programme, mais mes collègues de photopit m’ont convaincue d’aller shooter en Valley les Américains Russian Circles. Leur post metal 100% instrumental est carré, sans fioriture ni fausse note, chaque musicien reste assez statique sur scène, musicalement, la batterie est plutôt colossale, la basse gronde très fort et les riffs pachidermiques s’enchaînent, leur son est massif et lourd, ce sont de très bons musiciens, mais peut être un peu trop carré pour moi, qui ai du mal à adhérer à leur univers, sûrement encore sonnée par l’énergie de la warzone.
Voici la meilleure façon de terminer une journée de festival, aller voir sur scène les Américains de Turnstile. Le groupe au son unique, qui a l’audace de mélanger du hardcore bien bourrin avec des interludes plus planantes, a puisé dans sa discographie pour piocher tous les titres les plus pêchus, set qui démarre sur le titre de leur dernier album en date « Never Enough » pour commencer doucement et exploser par la suite. Brendan Yates est complètement habité, accompagné par sa bande de musiciens prodiges devant une warzone bondée à mort, la hype de cette formation est bien confirmée, et à raison, vu la baffe que je suis en train de me prendre, QUEL KIFF !
JOUR 4
Le dimanche du point de vue de notre journaliste Nina
Entre chaos, feu et nostalgie
Le dimanche au Hellfest a offert une clôture magistrale aux festivités avec une série de concerts aussi puissants que fédérateurs. Lorna Shore a ouvert les hostilités avec une performance d’une brutalité chirurgicale. Portés par un son massif et une présence scénique sans faille, les Américains ont déclenché une vague continue de crowd surfers, preuve que leur deathcore symphonique continue de faire mouche en live.
Motionless in White, eux, ont littéralement mis le feu à la Mainstage. Maîtrise scénique, setlist explosive et communion avec le public : Chris Motionless et sa bande ont su mêler rage, esthétique gothique et énergie pure pour un show aussi visuel que percutant.
Quelques heures plus tard, c’est A Day to Remember qui a pris le relais avec un set chargé en nostalgie. Les classiques comme All I Want ou The Downfall of Us All ont fait chanter à l’unisson toute une génération bercée par leur son entre punk, metalcore et pop punk. Une parenthèse solaire et festive, entre pogos bienveillants et sourires partagés.
Enfin, Falling in Reverse a marqué l’histoire du festival avec sa toute première apparition au Hellfest. Porté par un Ronnie Radke plus charismatique que jamais, le groupe a livré une performance phénoménale, à la hauteur de l’attente. Scénographie léchée, tubes en cascade (Popular Monster, Voices in My Head, Zombified…), et un public conquis : un final à couper le souffle pour clore en beauté cette édition 2025.
*
Ce que je peux ajouter sur la dernière journée du festival (Chacha)
En addition aux groupes cités précédement par Nina, j’ai puisé mes dernières forces pour assister sur scènes à des concerts exceptionnels, à commencer par les frenchies Novelists, après avoir déchaîné les foules lors de la tournée warm up du festival, c’est toujours un plaisir de les voir et revoir dans cette nouvelle era, tant sa chanteuse, Camille Contreras, dernière arrivée dans le groupe à su y emmener beaucoup de fraîcheur, on sent le groupe revigoré à bloc, les prouesses techniques que ce soit au niveau des instruments et des cordes vocales sont de mise, quelle évolution depuis la dernière fois où j’ai pu les voir sur scène au festival 666 2024 !
Toujours sur les mainstages, j’ai pu découvrir Blackgold, un groupe de rap metal qui a su captiver la foule avec leur énergie communicative, armés de leur masque, ils m’ont un peu fait penser à la grosse claque que je m’étais prise devant Hollywood Undead il y a des années de ça, comme quoi, l’éclectisme, ça a du bon.
Étant une assez grande fan de Refused, je ne pouvais pas manquer l’occasion de les voir une toute dernière fois, les Suédois ayant annoncé quelques mois plus tôt qu’il s’agissait de leur tournée d’adieu. Leur punk rock est bougrement toujours aussi efficace, le public a forcément répondu présent en nombre, son leader Dennis Lyxzén, placé sur des ressorts, nous balance, entre deux jetés de micro, ses messages de paix en pleine gueule « si vous êtes homophobes, transphobes ou même racistes, n’oubliez pas que c’est vous le problème, pas eux » et autres « Free Palestine », oh oui messieurs, continuez, j’adore ce que vous faites !
Nous voici la nuit tombée, c’est bien le meilleur moment pour aller visiter pour la dernière fois cette année la Warzone, devant les américains de Knocked Loose, entre Metalcore et Hardcore, Bryan Garris et sa voix si particulière est particulièrement charismatique, je reste pour le première quart de ce set, dès le premier morceau lancé, les premiers circle pits se forment dans la fosse, leur breakdowns donnent le ton, ils ne sont pas venu pour enfiler des perles, ils sont sans conteste une des figures incontournables du genre tant le public leur mange dans la main, quelle énorme baffe !
Je serai bien restée en Warzone encore un long moment, mais le Hellfest, c’est aussi faire des compromis… Je me place près de la grande roue, pour profiter, de loin, du show de Linkin Park, n’ayant pas encore eu la chance de les revoir sur scène depuis l’arrivée d’Emily Armstrong derrière le micro. Il faut dire que les américains nous ont donné une petite frayeur, ayant annulé un de leur show deux jours avant celui du Hellfest pour « raison de santé », nous voilà soulagé, les Californiens sont bien présents sur la Mainstage 1, la set list semble avoir été adaptée suite aux problèmes de cordes vocales d’Emily (Ils n’ont pas fait Casualty… ON EN A GROS !) Malgré ça, elle assure, la chanteuse a pris du galon depuis son arrivée, j’ai effeuillé les nombreux lives mis en ligne sur youtube depuis son arrivée, certains sont complètement fou, d’autres beaucoup moins niveau chant. Mais ce soir, le groupe a su relever le défi, la setlist balaye la quasi totalité de leur discrographie, que ce soit les anciens morceaux comme » One Step Closer », « Lost » en version acoustique, durant lequel je pleure à chaque fois tellement son texte me touche tout particulièrement, « Numb », « Faint » et bien sur, les titres banger du dernier album « The Emptiness Machine », « Up From The Bottom », « Overflow », « Heavy Is The Crown », mais sortout mon titre favoris de l’album From Zero, j’ai nommé « Two Faced » et son énergie à l’état brute, le public devient fou aux premières notes du titre, Emily, please, don’t stop yelling at me ! Que ça fait plaisir de voir Mike Shinoda avec le sourire jusqu’aux oreilles, qui n’a pas oublié d’aller saluer le public placé assez loin, du côté de la Mainstage 2 (car oui, difficile de se faufiler au plus près de la MS1 tellement la foule était dense). Oublié le temps où les Américains étaient hués sur le festival, à base de jeter de gobelets et de pichets vers la scène, cette fois-ci, c’est avec l’acclamation des festivaliers et des « cœurs avec les mains » que les musiciens ont été accueillis, et à raison !
Rikoo lors de plusieurs interviews a parlé d’une « surprise » juste après le show de Linkin Park, je reste donc sur site, les écrans géants se rallument pour faire défiler un mini after moovie, suivi d’un « Thank You », puis… voici quelques lueurs dans le ciel, c’est le retour du feu d’artifice final sur du ACDC (grand classique), Slayer, Linkin Park (avec Chester), pas loin de 10 min d’un spectacle intense, autant vous dire que ce n’était pas du pétard mouillé ! C’est ainsi que se clôture cette édition de folie, dans la fatigue, certes, mais toujours avec des étoiles plein les yeux…
SEE YOU NEXT YEAR !
Pour conclure
MON TOP 10
– Kim Dracula
– Imminence
– The Hellacopters
– Electric Callboy
– Sex Pistols & Frank Carter
– Nasty
– Turnstile
– Lorna Shore
– Refused
– Knocked Loose
Comme tous les ans, il est temps de faire le bilan général des points positifs du festival, ces petites choses qui, mises les unes à la suite des autres, font de cet événement un des meilleurs en la matière, tant le confort du festivalier est une de ses forces, sans oublier le lineup de qualité tous les ans, mais parce que la perfection n’existe pas, il reste encore des petites choses à améliorer, rien de méchant en soi.
les +
– Les nouveaux stands au niveau du metal corner et Hell City Square (maison Perrier pour les plus sages, stands de vodka ou cidre pour les plus valeureux), sans oublier, niveau nourriture, de quoi se sustenter partout sur le site, avec des alternatives végé / véganes de plus en plus variées, à des prix « raisonnables », je n’ai jamais aussi bien mangé que sur ce fest, les glaces étaient on ne peut plus agréables par cette chaleur des enfers.
– Grande nouveauté cette année qui fut une énorme réussite, la Purple House, placée en remplacement de la « Fan Zone », un mélange entre un espace concert avec de sacrés groupes tout le même (The Chainsaw Motel, Jumping Jack, Knuckle Head, Witchfinder entre autres), jouant derrière une cage, et un espace rétro gaming histoire de se détendre un peu entre deux pogos, une superbe idée, originale et surprenante, à l’image du Hellfest !
– Le changement d’emplacement de la gardienne des ténèbres téléportée au Hell City Square, ce qui libère un espace conséquent sur le site à l’entrée du Kinghom Of Muscadet, qui signe le retour du petit coin feu et leurs magiciens et magiciennes des flammes, je passerai des heures à les regarder, comme hypnotisée.
– De gros travaux ont tenu place tout au long des années 2024/2025 pour construire, à la place du looksor (où jadis, un certain PK adorais y regarder danser les gens) un tout nouveau bar/restaurant nommé… Le Hell City, décoration léchée en bois brut, bière artisanale, ambiance reposante sur 2 000 m², rien à redire à part sur le prix du menu, lieu à découvrir tout au long de l’année et ouvert 7j/7, pour en savoir plus c’est ICI
– Les artisans du Market hyper qualitatifs, que ce soit pour les passionnées de musique, de déco qui sort un peu de l’ordinaire, des fringues, de livres, de bijoux et autres accessoires vikings, il y en a pour tout le monde et toutes les bourses. Le fameux stand ESP où les musiciens peuvent essayer de superbes guitares sur place, c’est du 100% kiff. Le Hell City Square toujours très animé, concours de cris, karaoké, groupe parodique electro rock jouant sur le toit du stand Hellgate, la Hell Stage de qualité avec tous les groupes émergents d’ici et d’ailleurs (Blooming Discord, mewtt, Pyrecult, PØGØ et j’en passe).
– Gros big up aux stands SPA, Hardcore Cares, Sea Shepard et Savage Land, qui se battent pour offrir à nos descendances une planète un peu plus saine (ouais, y’a du taff) et aident les milliers d’animaux abandonnés lâchement par leur « maître » à retrouver une famille aimante qui sauront aimer ces boules de poils (ou sans poils) à leur juste valeur.
– Le retour du feu d’artifice qui m’a fait tirer une larme encore une fois en clôture, au Hellfest tu pleures deux fois, quand tu arrives et quand tu repars (Tiens, ça me rappelle un film.)…
– Le dispositif Hellwatch renouvelé cette année, pour prévenir de tout comportement problématiques, VSS, pour veiller à ce que chacun vive en harmonie, dans une safe zone, bon, il y a encore certains relous qui traînent à gauche à droite, surtout devant les mainstages (rien vécu de mon côté, mais mes nièces, placées tranquilles devant Linkin Park m’en ont raconté des vertes et des pas mures…)
– L’ambiance entre collègues de pit, toujours aussi joviale, d’ailleurs, nous étions bien moins nombreux cette année, ce qui a permis à la plupart d’entre nous, d’aller shooter en mainstage lorsque l’on en avait envie sans trop d’encombres, à part la foule à traverser. D’ailleurs, tous les collègues ont respecté des files d’attente cette année, un exploit !
Les axes d’amélioration
– Les points d’eau pas assez nombreux notamment en Valley, avec une pression de l’eau dans le déclin à partir du deuxième jour du festival, par ce temps caniculaire, c’est un point assez important à souligner.
– Le Perrier citron en rupture dès le deuxième jour du fest, et oui, on retourne encore sur le thème de l’eau, je suis une petite joueuse, j’y peux rien… Mais revoyez vos stocks svp, à croire que les Métalleux peuvent boire autre chose que de la bière… Mais dans quel monde on vit ? lol
– Merchandising officiel du HF très beau cette année, mais stock très mal géré, la plupart des articles sold out dès le vendredi/samedi, aucune possibilité de retrouver les articles en ligne sur le Hellfest shop, j’avais craqué sur le design du T-Shirt noir & bordeaux avec son personnage masqué et sa croix inversée sur le dos… Je ne fus pas la seule apparemment… À croire qu’un simple T-Shirt est aussi difficile à obtenir qu’un pass… Es-ce fait intentionnellement pour rendre plus « collector » l’obtention de cette perle rare, ou simplement une erreur de stock ? Il m’est impossible d’attendre 2 heures et plus dans la queue pour partir à la chasse de notre item de rêve, ce n’est pas comme s’il y avait des groupes qui jouaient à côté… L’idée du click & collect citée il y a deux ans de ça pourrais peut-être pallier à tout ça, mais c’est une autre paire de manche pour arriver à mettre tout ça en place… De plus, le sanctuary qui parfois peut rendre encore plus difficile l’accès en Temple/Altar tellement la queue est interminable.
– Les zones d’ombre qui manquent en temps de canicule comme cette année, près des scènes en open air, je suis quasi certaine qu’il est possible de faire des choses, notamment avec l’artiste Monic Lamouche, aux extrémités de chaque fosse Mainstages et Warzone surtout, sur des décos inclinées, qui peuvent offrir quelques mètres ombragés, ce serait déjà ça de pris.
– Mettre en place un chemin/parcours facilité pour les photographes travaillant (accrédités) sur le festival, car encore plus cette année, il a fallu jouer des coudes pour arriver à temps pour shooter certains groupes à partir de 18 h 00, j’en ai même loupé un (Hellacopters) cette année… Quelle déception…
Mes prédictions/souhaits pour le lineup 2026
Allez, soyons fous et rêvons un peu, c’est gratuit.
Dans ma boule de cristal, je vois le retour du Ghost en tête d’affiche sur une mainstage, une soirée 90/2000 avec Slipknot, Deftones, Limp Bizkit, Evanescence, Alter Bridge et pour envoyer encore plus du lourd (parce qu’il faut bien qu’ils viennent au bout d’un moment) System Of A Down (bon, là, c’est plus un souhait qu’une prédiction, je l’avoue).
Pour une mouvance beaucoup plus « moderne », le combo masqué Sleep Token et President, toujours sur les mainstages.
Niveau Warzone, Greenday et BLINK 182, deux groupes encore jamais venus à Clisson et qui sont pourtant plus qu’attendus, Rise Against qui sortent leur nouvel album cette année… Et pour un gros coup de poing dans le pit, un petit Biohazard ne serait pas de refus.
Niveau Temple/Altar, le retour de TEN56, Paradise Lost, voir même Amorphis qui sortent tous des albums en fin d’année
Et pour terminer sur la Valley, les excellents Moundrag (je me souviens encore de la claque que je me suis prise l’an dernier avec Komodrag & The Mounodor) pourraient être de la partie, ainsi que Stoned Jesus, que du bon son en perspective.
Concernant le nouvel engagement du festival, pour ouvrir le champ des possibles sur des groupes beaucoup plus « rock mainstream » sur un ou deux slots, je me dis, pourquoi pas Fall Out Boy, Paramore, Nickelback ou Good Charlotte, ou même les Japonais de One Ok Rock (qui ont tourné avec muse, en tant que première partie) qui sait ?
Retrouvez nos interviews réalisés sur place :
Ashen (à venir)