Dernier Essai, CACHEMIRE

Dernier Essai, CACHEMIRE

25 février 2022 0 Par Leeloo

 

Voici une belle pépite musicale qui nous vient de chez nous : Cachemire ! Ce groupe nantais sort son troisième album intitulé Dernier Essai. Je me sens un peu ridicule car c’est leur troisième album, après Qui est la Punk ? sorti en 2018 et Photochope-moi sorti en 2015. Comme vous l’aurez deviné, les paroles sont en français et, bien que le groupe ait été initialement catalogué punk rock, ce nouvel opus élargit son horizon musical, se situant entre punk, rock et hard rock. Pour vous donner une idée par rapport à d’autres groupes que vous pourriez connaître, imaginez Cachemire à la croisée de No One Is Innocent et de Sidilarsen.

 

Le groupe se compose de Sven à la guitare, Farid à la batterie, Seb à la basse et Freddy au chant et à la guitare. Une première chose à noter, c’est la voix de Freddy : il hurle « clairement » quand il n’est pas content (ce qui arrive souvent, vu les thèmes de l’album), mais il peut aussi atteindre des aigus impressionnants, parfois dans une même phrase. Cela lui permet de doubler sa voix en version aiguë, créant un effet vraiment réussi. J’adore aussi sa manière de balancer des refrains accrocheurs qui restent dans la tête et que l’on a envie de crier à tue-tête dès la première écoute. Bien que la pochette montre Freddy dans un cercueil, le titre Dernier Essai ne suggère pas une sorte de dernier souffle. Au contraire, ils semblent en pleine forme et prêts à tout déchirer lors de leur tournée de promotion. Ce titre fait référence à un morceau écrit dans un jargon rugbystique, ajoutant une touche d’humour qui transparaît souvent dans des textes pourtant lourds.

 

L’album commence avec une intro façon western, qui débouche sur le premier titre, Criez, un morceau sur l’inclusion dont le clip est très fort. Alors, envie de crier « Oh Yé Yé » à la fenêtre pour faire chier vos voisins ? Attendez, car si vous êtes comme moi et que vous aimez ça, vous allez être comblés, car les deux morceaux suivants sont tout aussi explosifs. D’abord, Je, avec des paroles bien ficelées (« le maître du je »), une ligne de basse qui déchire, et des guitares aiguisées (à la Mass Hysteria). C’est clairement MON morceau préféré de cet opus. Le chant est magnifique, le refrain est super accrocheur. Ensuite arrive Influenceur, qui propose une belle réflexion sur les réseaux sociaux, leurs dangers et leurs absurdités. Le refrain est tellement accrocheur que vous n’arriverez plus à l’oublier !
Pas de temps mort dans cet album, Rester Mort est puissant, avec l’arrivée d’un orchestre (cordes, cuivres) sur le refrain, superbement arrangé. Shanka, ex guitariste de No One Is Innocent, a contribué aux arrangements, et comme le dit Freddy dans une interview : c’est le pied !
Pas de panique, tout va bien, mais la suivante c’est Rouge et c’est du lourd ! C’est une satire de la vie politique et de notre société (« reste bien assis, reste à crédit »), dans un style très No One Is Innocent, avec en prime la participation de Kemar de No One Is Innocent qui alterne les couplets avec Freddy. Boum ! Deuxième invité surprise sur Les Petits Poings, Niko de Tagada Jones. Ce morceau, tout aussi percutant, aborde des thèmes d’écologie, avec des refrains faciles à reprendre en chœur, même un groupe d’enfants vient rejoindre Freddy et Niko pour un effet explosif.
La prestation vocale de Freddy sur Freeman est impressionnante, et il nous scotche encore plus sur Plus tu me : c’est beau et chargé d’émotion ! Le clip est également magnifique, je vous le recommande chaudement.
J’apprécie particulièrement les paroles du morceau éponyme, qui utilise un vocabulaire de rugby pour nous alerter sur notre planète en péril et comment la période COVID aurait pu être une chance de repartir sur de bonnes bases pour un « nouvel essai ». Mais vu les récents événements, il semblerait que cela n’arrivera pas. On préfère se chamailler plutôt que de s’attaquer aux véritables problèmes. Misère !
L’album se termine sur une note funky qui donne envie de bouger : Chers Collègues, qui rappelle l’ambiance de Danser le Jerk de Thierry Hazard, puis Saturday Nights, léger et carrément disco, où Freddy double sa voix en aigu, impressionnant ! La dernière piste, Back to the Future, est un petit bijou, avec des textes amusants et une rythmique entraînante. Une petite surprise vous attend après une minute de silence : un « golden egg » avec une douce conclusion.

 

En fait, je suis totalement sous le charme de ce groupe et de l’énergie que dégage cet album. Les morceaux s’enchaînent comme des perles, avec des textes percutants et intéressants. La production est magnifique et on accroche dès les premières notes de Criez !. Alors oui, ça met la patate, malgré les thèmes graves abordés, et on ressent cette furieuse envie de crier “Ho Yé Yé” et de tout envoyer balader !

On se donne rendez vous très vite avec Cachemire !