Leo Rising, DANKO JONES

Leo Rising, DANKO JONES

21 novembre 2025 0 Par Chacha

 

Le rugissement continue

Depuis plus de vingt-cinq ans, Danko Jones avance droit devant, sans détour, sans ralentir. Avec Leo Rising, le trio canadien confirme encore une fois son goût pour le rock musclé, frontal et décomplexé. Ce nouvel album, produit par l’indéboulonnable Eric Ratz, marque un retour aux fondamentaux : riffs tendus, rythmiques qui martèlent et refrains pensés pour être scandés poing levé. Une œuvre qui regarde droit dans les yeux, nourrie par une énergie brute, presque animale.

 

Dans l’antre du lion – La genèse d’un disque fait pour durer

L’élaboration de Leo Rising s’est faite à l’image du groupe : pragmatique et obsédée par l’efficacité. Entre deux tournées, Danko Jones empile les idées, affine, resserre, taille dans le vif. Malgré un enregistrement éclaté géographiquement — le bassiste John Calabrese exilé en Finlande tandis que le reste du combo restait à Toronto — l’album sonne comme un bloc compact, sans faille. Le secret ? Une méthode éprouvée, presque rituelle, qui privilégie l’instinct et la spontanéité plutôt que le concept.

Les thèmes suivent cette logique : célébration du rock’n’roll, soif de liberté, ironie mordante et coups de griffes adressés à la morosité ambiante. Leo Rising n’essaie pas de séduire ; il s’impose, frontal, avec l’assurance de ceux qui savent exactement ce qu’ils sont.

Riffs en flammes et hymnes immédiats – Décryptage des moments forts

“What You Need” – Le claquement de départ

Le disque s’ouvre avec ce qui ressemble à un manifeste : un morceau pressé, nerveux, qui rappelle que Danko Jones n’a rien perdu de sa faim. Guitare tranchante, rythmique martiale, refrain qui frappe immédiatement : on comprend dès cette entrée en matière que le groupe est venu distribuer des coups de poing soniques.

“Diamond In The Rough” – Le clin d’œil assumé

Parmi les titres les plus marquants, celui-ci s’impose comme un hommage clair au rock d’arène à la KISS. Le riff est large, lumineux, conçu pour secouer des stades. L’apparition du guitar hero Marty Friedman ajoute un éclat tout particulier : son solo, fluide et incandescent, apporte une dimension plus virtuose sans dénaturer l’ADN rugueux du trio. Une collaboration qui frappe fort et justifie à elle seule plusieurs réécoutes.

“Everyday Is Saturday Night” – La philosophie Danko

Ici, le groupe distille son sens de la fête : un morceau léger dans l’esprit, mais lourd dans l’exécution. Le titre respire la liberté, l’envie d’oublier les contraintes et de transformer chaque jour en exutoire. Une véritable carte postale adressée aux amateurs de rock hédoniste.

“Pretty Stuff” & “Gotta Let It Go” – Entre dérision et désenchantement

Danko s’amuse sur Pretty Stuff, caricaturant son propre personnage de frontman grande gueule. On y trouve ce sens de l’autodérision que lui seul sait manier avec autant de mordant.
À l’opposé, Gotta Let It Go dévoile un ton plus sombre : des paroles qui effleurent la frustration et la lassitude, tout en gardant ce groove sec qui empêche le morceau de sombrer dans la lourdeur.

 

Le lion rugit encore et toujours

Leo Rising ne réinvente pas Danko Jones — et c’est précisément ce qui fait sa force. Le trio livre un album solide, taillé pour la scène, qui combine spontanéité, énergie et savoir-faire. Pas de fioritures, pas d’expérimentation inutile : juste du rock droit au but, conçu pour réveiller les instincts et rappeler que le groupe reste l’un des plus fiables artisans du genre. Rugueux, vivant et irrésistiblement authentique, Leo Rising confirme que le lion veille… et qu’il n’a aucune intention de se taire.