Divided We Fall, BIOHAZARD
12 octobre 2025 0 Par Fly_HxC
Treize ans après Reborn In Defiance, BIOHAZARD signe enfin son grand retour avec Divided We Fall, un nouvel album explosif prévu pour le 17 Octobre 2025. Ce disque, produit par Matt Hyde (Slayer, Hatebreed, Deftones), marque un véritable renouveau pour le groupe culte du hardcore new-yorkais.
Ce comeback s’inscrit dans une nouvelle ère pour le Frontiers Label Group, qui a récemment lancé BLKIIBLK, un label dédié à repousser les frontières du heavy metal. Le président Serafino Perugino ne cache pas son enthousiasme :
« BIOHAZARD incarne parfaitement l’esprit pionnier et l’énergie que nous voulons insuffler à BLKIIBLK. »
Mais avant d’en arriver là, le chemin a été long.
Après des années de silence et de tensions internes, la reformation du groupe s’est jouée sur un simple hasard. Le frère du batteur Danny Schuler a croisé Evan Seinfeld à l’aéroport de New York – une rencontre inattendue, presque dix ans après leur dernière collaboration. Cet échange a ravivé des souvenirs, et quelques jours plus tard, Schuler a pris son téléphone pour appeler son ancien camarade.
« On a enterré la hache de guerre », racontera-t-il plus tard.
Ce premier contact a relancé le dialogue entre tous les membres, bientôt renforcé par un double drame : la disparition de leur ancien manager Scott Koenig et celle de leur ami Sean Kilkenny du groupe Dog Eat Dog. Ces pertes ont agi comme un déclic.
Le line-up originel — Billy Graziadei, Bobby Hambel, Evan Seinfeld et Danny Schuler — s’est alors reformé, prêt à raviver la flamme. Leur premier concert de retrouvailles, en mai 2023 au Milwaukee Metal Fest, a servi de catalyseur. L’énergie du public et la complicité retrouvée sur scène ont nourri l’envie de créer à nouveau ensemble.
Résultat : Divided We Fall est né.
L’album puise autant dans la rage brute de leurs débuts (Urban Discipline) que dans la maturité musicale acquise au fil des années (State Of The World Address). On y retrouve tout ce qui fait la signature de BIOHAZARD : riffs tranchants, rythmiques percutantes et alternance de voix entre Billy et Evan, toujours aussi complémentaires, avec des thématiques chères au groupe : la colère urbaine, la fraternité du hardcore et la conscience sociale.
Dès les premières secondes, “Fuck The System” donne le ton avec son intro quasi épique, véritable appel à rentrer dans le pit pour en découdre !
Le morceau ouvre l’album sur une montée en tension, alternant rythmiques rapides et breaks heavy, dénonçant la manipulation des élites qui divisent la société pour mieux la contrôler. C’est un cri de révolte direct et sans compromis contre l’injustice et la corruption du système.
L’interaction vocale entre Billy Graziadei et Evan Seinfeld retrouve ici toute sa puissance d’antan : une fusion rageuse et viscérale, renforcée par la frappe précise et massive de Danny Schuler.
À peine le temps de souffler que “Forsaken” reprend la formule classique du groupe, entre riffing nerveux et phrasés scandés, ponctués de chœurs fédérateurs. Le morceau rend hommage à l’époque Urban Discipline (1992), jusqu’à reprendre la célèbre phrase : « Step to the rhythm of the Brooklyn beat. »
“Eyes on Six”, troisième single dévoilé au public pour faire la promotion de ce nouvel opus, traite de la philosophie de résilience et de solidarité propre à BIOHAZARD : peu importe d’où l’on vient, l’important est de faire face aux épreuves avec courage, loyauté et persévérance, sans jamais cesser d’avancer.
Avec une intro des plus sombres et un “BRING THE PAIN” hurlé par Seinfeld, le morceau vient nous percuter de plein fouet comme un 33 tonnes lancé à pleine vitesse !
Le reste de l’album se déroule sans accroc. Avec des morceaux comme “Death On Me” et “Tear Down The Wall”, le groupe ralentit le tempo pour offrir des passages plus lourds, presque doomy, où les guitares de Bobby Hambel se chargent d’une intensité écrasante. “Tear Down The Wall”, en particulier, est déjà décrit par certains critiques comme l’un des sommets de l’album : un exemple pur de rap metal à l’ancienne, porté par un duo vocal maîtrisé et une wah-wah déchaînée.
Plus loin, “S.I.T.F.O.A.” et “The Fight To Be Free” renouent avec les racines hip-hop de BIOHAZARD. Le groupe y mêle ses riffs massifs à des rythmiques urbaines et des flows scandés, rappelant ses liens originels avec la culture de la rue new-yorkaise.
L’ensemble sonne dense, puissant et organique, sans artifice. La production de Matt Hyde met en valeur la cohésion du groupe, donnant un équilibre parfait entre la brutalité des guitares et la rondeur de la basse.
Divided We Fall ne se contente pas de raviver la flamme du passé : il fusionne l’énergie brute des débuts avec une maturité musicale assumée. Les fans de la première heure y retrouveront les codes du hardcore old school, tandis que les nouvelles générations y découvriront une musique toujours aussi percutante et pertinente.
Au-delà du son, c’est le message de résilience et d’unité qui domine. BIOHAZARD prouve qu’après les conflits, les séparations et les années de silence, l’esprit de fraternité reste plus fort que tout.
Avec Divided We Fall, BIOHAZARD signe un album à la fois rétrospectif et viscéralement moderne. Une œuvre qui transpire la sincérité, la sueur et la rage, sans jamais tomber dans l’autocaricature.
Plus qu’un simple retour, c’est une renaissance, celle d’un groupe qui prouve qu’on peut vieillir sans perdre la flamme.
Treize ans après leur dernier cri, BIOHAZARD montre que, tant qu’il y aura des murs à abattre, ils seront encore là pour les faire tomber.