The Revenge Of Alice Cooper, ALICE COOPER
25 juillet 2025 0 Par Yug
ALICE COOPER, l’artiste, est arrivé au crépuscule de sa carrière mais il n’a pas encore dit son dernier mot.
Après avoir revisité ses origines en 2020 (« Detroit Stories ») et composer un album sur les routes avec son groupe de scène en 2023 (« Road ») la suite logique était d’exaucer le vœu des fans en reformant le groupe ALICE COOPER à savoir, Alice Cooper au micro, Michael Bruce à la guitare, Dennis Dunaway à la basse et Neal Smith à la batterie.
Certes, les apparitions des anciens membres sur les disques d’Alice en solo sont fréquentes depuis l’album « Welcome 2 My Nightmare » (2011) mais les fans espéraient un album complet après ces mises en bouche alléchantes.
Les quatre membres survivants du groupe exaucent ce rêve avec le risque de décevoir car l’attente autour de ce projet est importante. Comment rivaliser avec les classiques sortis entre 1971 et 1974 ? C’est tout simplement impossible. L’époque est différente, les musiciens ont évolué et la spontanéité des débuts a laissé place à la maturité.
Ce retour n’aurait pas été possible sans Bob Ezrin, l’incontournable producteur et cinquième membre du groupe, qui a contribué à créer l’entité ALICE COOPER dans les 70’s pour, ensuite, accompagner Alice sur une grande partie de sa carrière. Une crainte était que l’ADN du groupe soit absent de ce disque et que celui-ci soit juste un nouvel album d’Alice en solo. Dennis Dunaway s’est montré rassurant « Alice et Ezrin ont eu le dernier mot sur nos participations aux albums solo d’Alice, même si Neal, Michael et moi avons écrit chacun de nos morceaux et avons eu de nombreuses suggestions. Pour ’Revenge’, nous avons tous eu le même droit de regard sur tout. »
Cela s’entend dès les premières note de « Black Mamba ». La batterie de Neal Smith gronde, la basse de Dennis Dunaway ronronne à nouveau et le charme opère instantanément. Le groove originel est de retour avec cette vibe très 70’s teintée d’une ambiance vaudou. Le choix d’ouvrir l’album avec un titre mid-tempo peut sembler surprenant mais évident car on y (re)trouve les composantes du groupe.
Après cette introduction ambiancée, « Wild Ones » lance l’album sur un rythme enlevé. Ce titre rock, très classique, se bonifie au fil des écoutes à l’instar de « Up All Night » avec son refrain simple mais entraînant.
Parmi les titres marquants de cet opus, il faut citer « What A Syd » digne successeur de « Blue Turk » de l’album « School’s Out » (1972), « Kill The Flies » où l’on retrouve l’humour grinçant d’Alice ou encore le cinématographique « One Night Stand ».
Un disque d’Alice Cooper serait incomplet sans un titre épique. « Blood On The Sun » remplit cette fonction et s’avère être l’un des meilleurs titres de « Revenge… ». Cette composition est signée Dennis Dunaway, l’auteur du très psychédélique et incroyable « Black Juju » sur l’album « Love It To Death » (1971).
La section rythmique est la colonne vertébrale d’ALICE COOPER mais les guitares ne sont pas en reste et Bob Ezrin a su les magnifier et leur (re)donner l’éclat des albums des 70’s. Ce résultat n’aurait pu être obtenu sans les talents de Michael Bruce et du petit nouveau, Gyasi qui réalise un travail incroyable. Le groupe ne s’est pas trompé en faisant appel à la nouvelle étoile montante du glam rock pour endosser le rôle de deuxième guitariste en l’absence du regretté Glen Buxton décédé en 1997.
Ce dernier est néanmoins présent sur « Revenge… » grâce à « What Happened To You » composé à partir d’un riff issu d’une démo enregistrée avec Dunaway et par le biais des versions actualisées de « Return of the Spiders 2025 » et « Titanic Overture » (titres bonus d’une édition limitée) présents sur les deux premiers albums du groupe sortis en 1969 et 1970.
Le risque était grand que l’album de la reformation ne soit pas à la hauteur des attentes mais la magie opère à nouveau. Le communiqué officiel présente l’album comme « …une célébration de l’amitié, de la nostalgie et du son intemporel qui a fait d’Alice Cooper une icône du rock ». C’est un bon résumé car les quatre membres d’ALICE COOPER se sont faits plaisir avec ce disque et cela s’entend.
A l’heure où les vieilles gloires tirent leurs révérences les unes après les autres ou s’éteignent définitivement (RIP Ozzy), cet album est l’occasion de célébrer, de très belle manière, la carrière d’ALICE COOPER, le groupe et l’artiste.
Remember The Coop’…