Even In Arcadia, SLEEP TOKEN

Even In Arcadia, SLEEP TOKEN

9 mai 2025 0 Par Leeloo

Quand l’occulte rencontre les câlins.

 

Si vous n’avez jamais entendu parler de Sleep Token, sachez que ce n’est pas une secte ésotérique de bisounours gothiques, enfin pas officiellement. Le groupe, mené par le mystérieux « Vessel » (personne ne sait qui c’est, même pas lui apparemment), se compose de musiciens masqués, silencieux et probablement nourris exclusivement de lait d’amande et de chagrins d’amour. Leur mission ? Vénérer une entité divine nommée « Sleep » à coups de ballades R’n’B, de gros riffs djent et de breakdowns capables de vous décoiffer même en visioconférence.

 

Avec Even in Arcadia, Sleep Token pousse encore plus loin son art du contraste. Un instant vous flottez sur un nuage de nappes éthérées, le suivant vous êtes plaqué au sol par une avalanche de guitares djent qui grognent comme si elles venaient d’apprendre que leur Wi-Fi ne marche plus. « Look to windward » ouvre le bal comme un rituel païen en boîte de nuit : ça commence doux, presque lascif, puis ça explose dans un délire funk-metal qui ferait pleurer Prince et Meshuggah dans les bras l’un de l’autre. Ensuite, « Emergence » vous caresse l’âme comme un ex qui revient avec des excuses et un piano, avant que « Dangerous » ne vous laisse en PLS, à la fois bouleversé et très tenté d’envoyer un message à votre thérapeute.

L’album semble avoir été conçu dans un laboratoire secret spécialisé dans le mélange improbable des genres. Imaginez James Blake qui ferait du metal progressif sous LSD avec un coach en gestion de traumatisme amoureux. Ça ne devrait pas marcher, et pourtant c’est terriblement efficace. Chaque morceau est un coup de poignard émotionnel suivi d’un gros câlin de post-rock.

 

En bref, Even in Arcadia est l’album parfait pour pleurer sous la douche, faire du yoga sous stéroïdes, ou invoquer des divinités anciennes tout en vous demandant pourquoi votre ex ne vous a jamais compris. Sleep Token continue de brouiller les pistes entre le sacré et le sad boy, et franchement, on en redemande. A écouter en boucle… avec des mouchoirs et une bonne sono.