Scoring The End Of The World, MOTIONLESS IN WHITE
10 juin 2022 0 Par NinaL’apocalypse en musique
Avec Scoring The End of the World, Motionless in White franchit une nouvelle étape dans son évolution artistique, mêlant leur ADN metalcore à des influences industrielles, gothiques et même électroniques. Cet album n’est pas seulement un cri de rage contre le monde extérieur ; c’est aussi une introspection brute, où la noirceur sert de miroir à des émotions complexes.
L’écriture de Chris Motionless : entre rage sociétale et introspection
Chris Motionless a toujours eu un talent pour écrire des textes à la fois provocateurs et introspectifs. Sur Scoring The End of the World, il atteint une maturité nouvelle. Prenons par exemple des morceaux comme “Masterpiece”, où la vulnérabilité est palpable. Ce n’est pas un simple morceau sur la douleur, c’est une lettre ouverte sur l’échec, la perte de soi et le regret. La brutalité du metalcore contraste avec des refrains mélodiques qui amplifient l’émotion, prouvant que la vraie force du groupe réside dans cette dualité.
À l’inverse, des titres comme “Cyberhex” et “Slaughterhouse” (avec Bryan Garris de Knocked Loose) sont des explosions de colère pure. Mais même dans cette fureur, il y a une dimension critique : la déshumanisation à l’ère numérique, la manipulation des masses, et la frustration face à un système oppressant. Chris n’est plus seulement en colère ; il est lucide.
Un équilibre entre brutalité et mélodie
Musicalement, le groupe continue d’expérimenter. Les riffs sont toujours lourds, la batterie martèle avec une précision chirurgicale, mais les mélodies sont plus travaillées, parfois presque éthérées, créant un contraste puissant avec les parties plus violentes. C’est ce contraste qui fait toute la force de l’album : cette capacité à passer d’une tempête sonore à des moments presque fragiles, sans jamais perdre en intensité.
Une conclusion sur les ruines du monde
Scoring The End of the World n’est pas juste un album : c’est un manifeste. Il incarne l’évolution de Motionless in White, un groupe qui a su grandir sans renier ses racines. Les thématiques de l’apocalypse et de la décadence sociale résonnent d’autant plus fort qu’elles sont traitées avec une sincérité désarmante.
Motionless in White prouve ici qu’ils ne sont pas juste des artisans de la rage, mais des architectes de l’émotion brute, capables de transformer la fin du monde en une œuvre d’art sonore.