Siltskin, BLOOD RED THRONE
8 décembre 2025 0 Par Seb
Les Norvégiens de Blood Red Throne, groupe extrêmement prolifique qui, après 27 ans de carrière, nous reviennent avec un 12è album, Siltskin. Pari réussi ? Spoiler alert : oui !
Réussir à sortir un disque tous les deux ans en moyenne après autant d’années de death metal sans jamais décevoir, la soif de créativité de Blood Red Throne semble sans fin.
Siltskin ne cherche pas à réinventer la scène du death : c’est avant tout un manifeste de brutalité, de riffs tranchants et d’énergie brute, remis au goût du jour avec une production moderne et vibrante.
Le résultat est un son d’un rare équilibre, entre violence, clarté et puissance.
Deuxième participation de Sindre Wathne Johnsen au chant qui s’affirme encore une fois par un chant violent, maîtrisé, oscillant entre growls caverneux et screams qui m’ont fait frissonner les entrailles.
Scraping out the Cartilage démarre l’album comme une déferlante infernale sans fin, une claque qui ne descendra pas avant la fin du troisième titre, Husk in the Grain. Véritable explosion sonore, Necrolysis arrive ensuite, où je parviens à peine à reprendre ma respiration tellement la violence d’une qualité inouïe et presque suffocante des premiers titres m’ont laissé avec le souffle coupé.
Vermicular Heritage, septième titre du disque, est l’annonce de la deuxième partie du voyage, vers une terre brûlée, écorchée, où les riffs plus lourds se font entendre, toujours avec cette même brutalité maîtrisée qui fait office de fil rouge tout au long de l’album.
On These Bones et Marrow of the Earth closent magistralement cet album : je suis à bout, j’ai l’impression d’évoluer dans un univers ravagé par un cataclysme, et ces deux titres accompagnent ce sentiment avec brio. Je me laisse porter jusqu’à la fin de l’album tel un spectateur face à un théâtre aride, mortuaire.
Siltskin est construit comme l’histoire d’un cataclysme, d’une guerre nucléaire qui s’abat sur notre monde que nous traversons pendant la première moitié de l’album, là où l’autre moitié est dédiée à ses conséquences, avec la sensation de traverser un univers aride, putride, où ne règnent plus que mort et désolation.
N’espérez pas de réelles prises de risques : Siltskin est un monument du death metal, et c’est finalement un exercice encore plus difficile que de réussir avec autant de talent à produire un opus d’une telle qualité sans chercher à se renouveler à tout prix.
Un album brillant que seuls des vétérans possédant la même véhémence que Blood Red Throne sont capables de produire.
D’ailleurs, ça y est, mon souffle est repris, j’y retourne à nouveau !


