Cold Lava, BUKOWSKI
7 novembre 2025 0 Par Leeloo
« Le rock est mort ? Laissez-moi rire, Bukowski vient de lui coller un défibrillateur ! »
Bon, autant vous le dire tout de suite : Bukowski n’est pas venu faire de la figuration ni vendre des t-shirts de yoga. Avec Cold Lava, les gars balancent un disque brûlant comme une coulée de magma et solide comme un mur d’amplis Marshall. Un retour à la base, au gras, au vrai, à ce rock qui sent la sueur, la bière tiède et la sincérité brute.
Après avoir traversé la tempête avec la disparition tragique de Julien Dottel, bassiste et membre fondateur, le groupe aurait pu s’arrêter là, tirer le rideau, ranger les guitares. Mais non. Ils ont choisi la voie la plus punk qui soit : continuer, la tête haute et le cœur cabossé. Leur précédent album, éponyme, faisait figure de catharsis. Cold Lava, lui, c’est la renaissance, la mue, la lave qui se fige et forge quelque chose d’encore plus fort.
Musicalement, Bukowski renoue avec son heavy rock’n’roll sauvage, sans artifices ni acrobaties de studio. Ici, pas de fioritures : juste des riffs qui tabassent, des refrains qui collent au cerveau et une sincérité brute comme un solo joué les tripes à l’air.
Zoom sur cet album :
“Cold Lava” – Le titre éponyme, c’est un uppercut émotionnel. Une chanson qui t’attrape par le col et te murmure à l’oreille : « On est encore là, et on va tout cramer. » Entre mélancolie contenue et puissance viscérale, Matthieu Dottel y chante comme s’il marchait sur un fil, oscillant entre la rage et la tendresse. C’est beau, c’est brut, c’est Bukowski à son meilleur.
“Headlight” – Imaginez-vous en pleine nuit, la route déserte, les phares qui percent le brouillard et la batterie qui tape comme un moteur V8 lancé à fond. Ce morceau, c’est la liberté qui rugit, le genre de son qui donne envie de faire 400 bornes juste pour ressentir le vent dans la gueule. C’est du rock de camionneur poète : intense, sale et terriblement vivant. La résilience à l’état brut, comme on l’aime !
“Neverending Fall” – Ici, Bukowski ralentit un peu la machine, mais pour mieux te mettre le coup de grâce. Ce titre, c’est la chute libre en slow motion, un cri de vulnérabilité assumé. On sent la douleur, le manque, mais aussi la lumière au bout du tunnel. C’est la preuve que même quand Bukowski se met à nu, ça claque fort. Si je ne devais choisir qu’un titre, ce serait celui-là !
“Communication in Silence” – Très intéressante à écouter (et pas en silence !). Bukowski sait s’entourer, et ce feat avec Reuno m’a surprise, surtout sur les 40 dernières secondes, où l’on ressent une urgence presque viscérale : celle de savoir communiquer, que ce soit dans le silence… ou dans le vacarme.
“Over The Vines” – Le morceau s’ouvre et se clôt sur un son de cloche bien particulier, résonnant tout au long du refrain. Le groupe y ralentit le rythme avec une intensité désarmante. On y ressent à la fois la fragilité des paroles et la force de la résilience. Quel titre !
Un album au goût de vrai.
Avec Cold Lava, Bukowski prouve qu’il n’a rien perdu de sa hargne, mais qu’il a gagné en profondeur. On passe du chaos au calme, de la colère à l’espoir, sans jamais décrocher. Le disque sent le vécu, le deuil, la résilience, mais surtout la vie qui reprend le dessus.
Certains albums s’écoutent. Celui-ci se ressent. Et même si la lave a refroidi, le feu, lui, brûle encore.
Et pour finir…
Si vous voulez vérifier tout ça en live (et accessoirement perdre un tympan ou deux dans la joie), notez bien la date :
Bukowski sera au Forum de Vauréal le 30 janvier 2026, prêt à faire rugir les amplis et à défendre Cold Lava comme il se doit.
Préparez vos bouchons d’oreilles et votre foie : la lave arrive… et elle compte bien vous faire fondre.


