Chama, SOULFLY

Chama, SOULFLY

24 octobre 2025 0 Par Chacha

 

Vingt-sept ans après ses débuts, Soulfly continue d’entretenir la flamme. Avec Chama, son treizième album studio, Max Cavalera prouve qu’il n’a rien perdu de sa rage primitive ni de son instinct visionnaire. Entouré de son fils Zyon à la batterie et à la coproduction, il livre un disque court, intense, et viscéralement habité. Chama — littéralement “flamme” en portugais — brûle d’une ardeur tribale et industrielle à la fois : une synthèse entre le groove originel du groupe et la noirceur mécanique du metal moderne. En à peine une demi-heure, Soulfly signe une œuvre condensée, mais d’une densité brute qui ravive le feu sacré du metal brésilien.

 

L’album Chama de Soulfly se distingue immédiatement par son identité visuelle saisissante. La pochette, où un danseur cérémoniel est entouré de flammes, évoque la fusion entre traditions ancestrales et énergie contemporaine. Chaque image, chaque clip, reflète cette tension entre le feu intérieur et la lutte contre l’obscurité, plongeant l’auditrice dans un univers à la fois mystique et guerrier. La présence d’Oxossi, symbole de la nature, souligne également l’ancrage écologique et spirituel de l’album.

La production, confiée à Zyon Cavalera et Arthur Rizk, privilégie un son brut et organique. L’approche est moins polie que sur les précédents albums, avec des textures rugueuses, des percussions tribales et des éléments industriels. Le processus d’écriture s’est nourri des racines brésiliennes et indigènes de Max Cavalera, mais aussi de références contemporaines, comme l’entrée en cage d’Alex Pereira en UFC sur des morceaux de Sepultura, qui a inspiré l’esprit guerrier et la flamme de l’album.

Certains titres phares frappent particulièrement par leur intensité. Storm the Gates me fait sentir l’urgence et la révolte, chaque riff martelé résonnant dans mes veines comme un appel à la résistance. No Pain = No Power, avec Dino Cazares, m’enveloppe d’une énergie brute et mécanique qui me fait vibrer tout entière. Nihilist, hommage à LG Petrov, me plonge dans une noirceur death metal hypnotique, tandis que Ghenna et Favela/Dystopia mêlent groove tribal et critique sociale, éveillant ma conscience et mon émotion.

Écouter Chama, c’est vivre une immersion totale : les percussions me transportent, les riffs me secouent, et les paroles éveillent une conscience de résistance et de résilience. Chaque morceau est un voyage où passé et présent, tradition et modernité, violence et beauté se rencontrent, me laissant à la fois galvanisée et introspective. Soulfly réussit ici à transcender les genres tout en restant fidèle à son énergie primitive et à son engagement profond.

 

Chama n’est peut-être pas l’album le plus audacieux de Soulfly, mais c’est sans doute l’un des plus honnêtes et des plus concentrés. En renouant avec la puissance directe de ses débuts tout en s’ouvrant à une production plus moderne et rugueuse, le groupe confirme sa longévité et sa pertinence dans le paysage metal contemporain. Max Cavalera reste fidèle à sa mission : faire rugir les guitares comme des tambours de guerre, allumer des feux là où la flamme menace de s’éteindre. Plus qu’un simple disque, Chama est un rappel : tant que Soulfly brûle, le metal ne s’éteindra pas.