Suffit Juste d’Une Seconde, CACHEMIRE

Suffit Juste d’Une Seconde, CACHEMIRE

9 octobre 2025 0 Par Leeloo

 

Cachemire, c’est un peu comme ce bon vieux perfecto qu’on traîne depuis des années : usé, authentique, mais toujours diablement stylé. Le groupe, formé en 2012 dans les terres électriques de Nantes, balance un rock français sans chichis, avec cette touche punk’n’roll qui sent la bière tiède et la sincérité brute. Cachemire, c’est un peu les héritiers spirituels des grandes gueules du rock hexagonal. Je les avais déjà repérés en live aux Chariots Furieux, et bordel, ça envoie toujours plus encore depuis le festival de Poupet en 2023.

Aux commandes : Fred (chant/guitare et punchlines existentielles), Ron (guitariste de talent), Seb (basse et groove nerveux), Farid (batterie et moteur à propulsion), et la dernière arrivée, Alice Animal, qui manie la gratte comme d’autres manient le sarcasme.

 

Leur nouvel album, « Suffit juste d’une seconde », sorti le 10 octobre 2025, s’annonce comme une claque à la fois tendre et énervée. Un disque qui parle de nous, de nos galères, de nos doutes, et de ces moments où tout bascule… parfois en une seule seconde (oui, le titre n’est pas là juste pour faire joli).

Sorti via Enragé Prod et Les Deux Grands Secs Production, cet album balance treize titres qui transpirent la sincérité, la sueur et un petit peu la bière tiède des festivals. Clairement, la bande-son idéale pour ta prochaine virée sur l’autoroute.

Dès les premiers riffs, c’est la gifle : « Pied au plancher » et « Suis-moi, baby » donnent envie de kicker des portes et de ressortir son perfecto en cuir du placard. La voix de Fred Bastard navigue entre Gaëtan Roussel et Pascal Obispo, capable de t’arracher une larme ou un cri selon le couplet.

Mais Cachemire, c’est pas que du gros son : c’est aussi des textes qui font réfléchir. « Adam » aborde la transidentité avec une justesse désarmante, « Ces voix » traite des troubles psy avec la tendresse d’un uppercut (est-ce qu’on est plusieurs dans ma tête ? Oui !) et « 2080 » imagine un futur où, espérons-le, l’humanité aura enfin arrêté de faire n’importe quoi.

Mon gros coup de cœur va à « Ma gueule », qui montre clairement que le handicap ne s’arrête pas à ce qu’on voit et nous pousse à réfléchir au-delà. Ce clip et ces paroles me touchent énormément, car on a tous dans notre entourage une personne battante qui force l’admiration. Ce clip, ces paroles, pour moi, c’est ça : la reconnaissance pour ces personnes.

Le rock, c’est aussi la nostalgie et la route : « À l’ancienne » rend hommage aux riffs d’hier, tandis que « Seul » t’attrape par les tripes et te maintient sous l’eau comme un solo trop long, mais magistral. Et puis il y a « Chanson pour sépultures », l’hymne parfait pour ton enterrement si tu veux que les gens dansent entre deux sanglots. Avec son orgue d’intro et son refrain qui célèbre la vie autant que la mort, c’est du rock’n’roll existentiel façon Show Must Go On.

 

En résumé ?
« Suffit juste d’une seconde » est un album qui frappe fort mais pense juste. C’est du rock avec du fond, du cœur, et assez de coffre pour réveiller un cimetière. Cachemire signe ici un disque puissant, moderne et humain — le genre d’album qui te rappelle pourquoi on tombe amoureux du rock, encore et encore.

Et si t’as besoin d’une raison de plus pour les écouter : La Cigale, le 31 janvier 2026.
Prépare ton cou, ton cœur et ta pinte, parce que ça va être rockement bon.