Dreams On Toast, THE DARKNESS
28 mars 2025 0 Par Chacha
Avec Dreams On Toast, The Darkness prouve qu’il n’a rien perdu de sa flamboyance. Vingt ans après avoir bousculé la scène rock britannique avec leur humour décalé et leurs envolées vocales improbables, Justin Hawkins et sa bande livrent en 2025 un album à la fois théâtral, énergique et étonnamment nuancé. Toujours capables d’alterner entre riffs incendiaires et ballades pleines de sensibilité, les Anglais nous entraînent dans un voyage où le rock se fait autant exubérant qu’introspectif.
Quand l’image devient un jeu de miroirs — Identité visuelle de Dreams On Toast
Avec Dreams On Toast, The Darkness soigne son univers visuel autant que sa musique, en cultivant un goût prononcé pour l’exagération et le décalage. La pochette signée Perry Shall les met en scène comme des golden boys des années 80, tout en luxe criard et téléphones portables gigantesques : un pastiche réjouissant de la culture du paraître. Ce choix graphique illustre à merveille l’esprit de l’album, qui s’amuse des clichés rock en les poussant jusqu’à l’absurde. Dans la même veine, le clip de “I Hate Myself” renverse l’imagerie habituelle du groupe : Justin Hawkins y incarne une figure fragile, presque théâtrale, oscillant entre caricature et confession intime. Résultat, l’identité visuelle de ce disque ne se contente pas d’habiller la musique : elle en décuple les contrastes, entre grandiloquence glamour et vulnérabilité sincère, confirmant que The Darkness reste maître dans l’art du second degré assumé.
Entre héritage glam et spontanéité brute — Inspirations et écriture de Dreams On Toast
Sur Dreams On Toast, The Darkness pioche à pleines mains dans le répertoire des géants du rock et du glam des années 70 et 80. Les échos de Queen, Thin Lizzy ou encore AC/DC résonnent dans les riffs acérés et les refrains taillés pour l’arène, tandis que des touches plus mélodiques rappellent l’élégance pop de McCartney ou d’Electric Light Orchestra. Mais au-delà de ces influences assumées, le groupe conserve son goût pour l’ironie et l’autodérision : chaque morceau semble à la fois un hommage sincère et une parodie pleine de malice, fidèle à l’ADN théâtral de The Darkness.
Côté écriture, l’album s’est construit dans une dynamique à la fois instinctive et collective. Dan Hawkins a assuré la production en privilégiant une approche organique : capter l’énergie brute du groupe en studio, sans la lisser à l’excès. Les textes, eux, oscillent entre confessions ironiques (I Hate Myself), récits flamboyants (Rock And Roll Party Cowboy), et instants plus intimes (The Longest Kiss, Weekend In Rome). Cette dualité entre grandiloquence et fragilité donne au disque sa cohérence : une œuvre à la fois démesurée et personnelle, où chaque titre semble refléter la liberté totale que s’accorde le groupe dans sa création.
Un grand huit émotionnel en riffs et refrains — Les temps forts de Dreams On Toast
Dès l’ouverture avec “Rock And Roll Party Cowboy”, The Darkness embarque l’auditeur dans un tourbillon électrique où l’énergie brute et la théâtralité explosent. Plus loin, “I Hate Myself” surprend par sa sincérité ironique, transformant l’autodérision en une forme de confession touchante. Au milieu du disque, “Walking Through Fire” impose sa puissance mélodique, porté par des solos enflammés et un refrain fédérateur, tandis que “The Longest Kiss” dévoile une facette plus tendre, presque nostalgique, qui apaise après la tempête. Enfin, la conclusion avec “Weekend In Rome” agit comme un souffle final, intime et atmosphérique, qui laisse derrière lui une impression de mélancolie douce-amère. De l’excitation pure à la fragilité assumée, l’album se vit comme un véritable parcours émotionnel, où chaque morceau est une étape d’intensité différente mais complémentaire.
En définitive, Dreams On Toast confirme que The Darkness reste un groupe à part dans le paysage rock : à la fois sérieux et parodiques, virtuoses et farceurs, profondément sincères et joyeusement excessifs. Un disque coloré, imparfait mais généreux, qui rappelle que le rock n’a pas besoin d’être figé pour continuer à surprendre et à faire vibrer.