Nu Delhi, BLOODYWOOD

Bloodywood – Nu Delhi
Un tourbillon de rage et de fierté culturelle

Depuis ses débuts, Bloodywood s’est imposé comme un groupe unique en son genre, mélangeant le metal moderne avec des sonorités traditionnelles indiennes. Avec Nu Delhi, leur deuxième album studio, le groupe confirme son identité en livrant une œuvre à la fois viscérale et engagée, où chaque morceau résonne comme une déclaration de force et de fierté.

Une signature sonore affirmée

Bloodywood ne fait pas dans la demi-mesure : riffs massifs, percussions tribales et flow rappé se mélangent dans une fusion explosive. Comme sur leur précédent album Rakshak, le groupe joue avec des éléments de nu metal, de folk indien et de metalcore, mais pousse ici l’expérimentation encore plus loin. Les percussions traditionnelles comme le dhol et le tabla s’imposent davantage, apportant une intensité organique à l’ensemble.

L’album s’ouvre sur “Halla Bol”, un morceau aux accents guerriers où la puissance des guitares contraste avec des mélodies hindoustanies captivantes. “Hutt”, avec son refrain scandé et ses couplets enragés, rappelle les grandes heures du rap-metal tout en intégrant des arrangements inspirés du bhangra.

L’un des moments forts de l’album est sans doute “Bekhauf”, une collaboration inattendue avec BABYMETAL. Ce morceau illustre à merveille la capacité du groupe à marier l’énergie du metal à une diversité musicale audacieuse.

Des textes entre colère et espoir

Bloodywood n’est pas qu’un simple groupe de metal : c’est un porte-voix pour une jeunesse indienne révoltée. Nu Delhi ne fait pas exception et aborde des sujets variés : corruption, inégalités, résilience, mais aussi amour de la culture indienne.

Le titre éponyme, “Nu Delhi”, est une lettre d’amour à leur ville natale, oscillant entre critique sociale et fierté d’appartenance. D’autres morceaux, comme “Tadka”, adoptent un ton plus léger, célébrant la diversité culinaire et culturelle du pays, tandis que “Raahi” évoque le combat personnel et la persévérance face à l’adversité.

Un album taillé pour la scène

Si Bloodywood brille en studio, c’est sur scène que leur musique prend toute son ampleur. Nu Delhi est clairement conçu pour être joué en live : refrains fédérateurs, breaks énergiques et passages chantés taillés pour être repris par des foules en délire.

Verdict : une claque musicale et culturelle

Avec Nu Delhi, Bloodywood ne se contente pas de réitérer la formule de Rakshak : ils affinent leur style, explorent de nouvelles sonorités et livrent un album puissant, tant sur le plan musical que lyrique. Plus qu’un simple disque de metal, Nu Delhi est un manifeste, une célébration de l’identité indienne dans toute sa complexité.

Un album à écouter fort, très fort.