Colères, NO ONE IS INNOCENT

Aujourd’hui, on plonge dans la compilation intitulée « Colères » du groupe No One Is Innocent. C’est un vrai cadeau pour les fans et une excellente occasion pour ceux d’entre nous qui suivent le groupe de loin de redécouvrir des morceaux emblématiques comme « La Peau », le fameux « Revolution.com », et le très connu « Nomenklatura » en version live. Sans oublier des pépites comme « Doberman » ou « Les Revenants », qui commencent tout doucement, presque comme un doux murmure, avant de vous exploser à la figure. Que du bon, vraiment !

Mais cette compilation, c’est aussi le début d’une nouvelle ère. On y trouve deux inédits avec les nouveaux membres du groupe, Fred et Marceau aux guitares, et Mathys à la batterie. Pour aider les fans à cette transition, Kemar et Tranber (basse), derniers survivants des années 2000, nous ont concocté une compilation de 15 morceaux qui montre le meilleur de leur carrière, sans oublier deux excellentes nouveautés. Ça promet d’être une boucherie sur scène !

« L’arrière-boutique », qui traite du cyberharcèlement, est un véritable riff rock avec des accents un peu thrashy, le tout boosté par une ambiance martiale, comme une danse guerrière. Quant à « Ils marchent », on est sur un fond de guitare acoustique avec des arrangements légers et délicats, mais qui cachent une tension palpable. Une pièce unique !

Un moment touchant de l’album : un discours des survivants de Charlie Hebdo lors d’un concert à la Cigale. Pour avoir participé à ce concert et à ce discours, j’en ai encore la chair de poule et les larmes aux yeux.

Enfin, j’ai un énorme remerciement à adresser de manière plus personnelle au groupe pour les enregistrements avec le Lahad Orchestra. Que ces titres sont sublimes déjà et sublimés encore plus avec ces versions. Néanmoins, j’aurai adoré ré entendre et qu’ils enregistrent « Où veux tu que je t’aime? » avec le Lahad Orchestra, version entendue à Malestroit en 2021. Quels frissons ! Que de larmes aussi. Moment de grâce absolue comme rarement ressenti en live…

Et après des soucis judiciaires dont il a été blanchi, c’est un vrai plaisir de retrouver Kemar, capable de critiquer notre société avec une finesse verbale impressionnante. Et ça fait du bien !

Cela prouve que No One Is Innocent est toujours un groupe engagé et ça fait chaud au cœur !

En revenant à cette sélection de hits, de « La Peau » à l’irrésistible « Dobermann », toutes les époques sont là. De « Chile » (« Nous gagnerons même si tu le le crois pas »…Ces mots sont tatoués sur moi!) à « La gloire du marché », en passant par « Silencio », c’est le cœur lourd que j’écoute ce best-of sous forme de testament. Les thèmes abordés (racisme, inclusion, religion, capitalisme, etc.) sont toujours d’actualité et le constat de Kemar est aussi pertinent que jamais (« Djihad Propaganda », « Frankenstein », « Ali »).

C’est sur un florilège de singles puissants que No One nous dit au revoir, tout en nous invitant à venir les applaudir une dernière fois sur scène le printemps prochain. Évidemment qu’on y sera, car No One, on l’aura toujours dans la peau…