Que La Lumière Soit, SIDILARSEN

Que La Lumière Soit, SIDILARSEN

19 avril 2024 0 Par Leeloo

 

Intégrité, franchise, humilité. Ces trois termes illustrent parfaitement Sidilarsen, un groupe qui a su tracer son chemin au cours des 27 dernières années, bâtissant une fanbase d’une loyauté exceptionnelle tout en évoluant avec son public. Sidilarsen a pris un tournant résolument metal avec leur album « On Va Tous Crever » en 2019, un choix qui s’est avéré judicieux, leur album rencontrant un franc succès. Cependant, un an après sa sortie, la Covid a bouleversé la donne. Incapables de défendre sur scène un album dont le titre prenait une tournure prémonitoire, le groupe a décidé de faire une pause avant de faire face au départ de Samuel, membre fondateur et frère du chanteur David. Ils reviennent donc avec un nouveau batteur, Marvyn Palmeri, et un nouvel opus intitulé « Que La Lumière Soit », presque cinq ans après leur précédent album, qui en est une suite résolument metal.

Les Toulousains n’ont rien abandonné de leurs revendications. Ils continuent de dénoncer les guerres avec des titres comme « Du Sang Sur Les Fleurs » et « V(e)mpire », ainsi que le manque de conscience écologique des hommes dans « Miroir Océan ». Ils se sont même trouvé de nouveaux adversaires, tels que les complotistes (« Intox ») et les influenceurs omniprésents sur les réseaux sociaux (« On Revient Sur Terre »).

Il serait futile de cacher la réalité. Comme tout un chacun, les membres de Sidilarsen prennent de l’âge, et le passage du temps est un thème central de l’album, notamment dans le morceau phare « Les Enfants De La Rage », qui renferme une phrase marquante : « L’avenir, c’était bien … « . Cette phrase incarne la nostalgie troublante qui imprègne tout l’album. À tel point que les gazouillis d’un bébé dans l’interlude instrumental « Luminaria » évoquent bien plus d’inquiétudes que d’espoir pour l’avenir de l’humanité et évoque aussi la joie de la paternité pour les nouveaux nés arrivés comme le fils de David.

C’est là toute la finesse et le paradoxe de « Que La Lumière Soit », qui, à mesure que l’on l’écoute, révèle une complexité insoupçonnée. Toujours plus metal, avec des riffs plus tranchants que jamais (« V(e)mpire », « Inanité »), la musique de Sidilarsen n’a pourtant jamais été aussi aérée, et les lignes vocales sont d’une mélodie inédite. Cela est dû, d’une part, à un mixage qui s’appuie sur une section rythmique solide comme un roc, permettant aux guitares de libérer toute leur puissance, et d’autre part, les deux chanteurs, Viber et Didou, chantent beaucoup plus souvent en harmonie que sur les précédents albums, affichant une cohésion impeccable sur tous les titres.
D’une efficacité redoutable et d’une cohérence qui faisait défaut à « On Va Tous Crever », « Que La Lumière Soit » est un album remarquable. Sidilarsen mûrit sans perdre sa fougue, tout en développant l’aspect mélodique de ses compositions et en ajoutant une touche bienveillante à ses textes. Il ne fait aucun doute qu’avec un tel album, le groupe mettra le feu sur les scènes de France et d’ailleurs, comme toujours !