Tenace Part. 1, MASS HYSTERIA

Mass Hysteria : Retour en Force et Controverses

On ne présente plus Mass Hysteria, le pilier du metal français qui a connu des sommets avant de connaître un léger creux, pour finalement revenir sur le devant de la scène, plus en forme et agressif que jamais. Leur résilience s’est concrétisée avec brio dans l’album Matière Noire, sorti en 2015, qui a été largement salué.

Pour ma part, Mass Hysteria a occupé une place spéciale dans ma jeunesse, surtout avec leurs deux premiers albums, Le Bien-Être et la Paix et Contraddiction, qui figurent parmi mes préférés de la scène metal française. Puis, j’ai un peu décroché, déçu par la direction musicale prise (surtout sur De Cercle en Cercle, où le groupe semblait un peu trop s’inspirer des Deftones, même si, avec le recul, cet album a aussi ses bons moments). Matière Noire était le premier album que j’ai acheté depuis un moment, convaincu par cette énergie retrouvée, presque féroce : Mass Hysteria était de retour, et quel retour ! Après une petite déception avec Maniac (rien de honteux, mais pas assez accrocheur pour me redonner totalement confiance), je n’ai même pas cherché à écouter la première partie de Tenace, sortie le 26 mai dernier. Oui, Mass Hysteria a décidé de sortir son nouvel album en deux parties : 7 titres + 7 titres. On y reviendra plus tard, mais la claque reçue avec la sortie de la deuxième partie m’a poussé à écouter la première et à rédiger cette critique, initialement non prévue.

Il est vrai que le groupe n’hésite pas à exprimer certaines opinions ou « revendications », et cela fait partie de leur ADN. En 2023, je trouve cette fraîcheur plutôt bienvenue dans notre monde pas toujours reluisant. On notera que Mouss, avec ses saillies politiques, n’hésite pas à faire part de la frustration du groupe face à un manque de reconnaissance sur la scène, malgré leur singularité et leur ténacité, notamment dans la chanson « L’art des Tranchées » sur la première partie. Globalement, les textes sont captivants, et l’album regorge de punchlines qui s’accrochent facilement à l’esprit.

Avec Tenace, ces vétérans montrent aux petits nouveaux comme Pogo Car Crash Control qu’ils ont encore des choses à dire et qu’il ne faut pas les enterrer trop vite. C’est une bonne nouvelle pour la scène française !

Bien que le dernier morceau, Le Grand Réveil, soit une belle surprise grâce à son « duo » avec Marguerite Boulc’h, alias Fréhel (décédée en 1951 et intégrée au morceau comme par magie post-mortem), on ne peut s’empêcher de penser à une Edith Piaf des temps modernes, avec une touche de Paris. Mass Hysteria fait un clin d’œil à ses racines parisiennes, mais pas n’importe quel Paris, non, celui du Populaire, le vrai Paris du Peuple. Pas étonnant quand on connaît Mouss et son univers si particulier. Petite parenthèse sur ce chanteur qui me laisse souvent dans un état d’hésitation. J’adore sa voix, son style reconnaissable entre mille, que ce soit dans sa tessiture vocale ou les thèmes qu’il aborde. C’est un peu comme un bon vin : un mélange de plaisir et de perplexité !